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Chronique

  • Elle (I.S.) texte remanié…

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    Avant
    Il l’avait enfin rencontré, n’avait que d’yeux pour elle… 
    Trop belle pour lui… sa bouche fraise l’iris menthe perdu au loin…
    Ses pieds nus, ses fines chevilles , effleuraient le sol 
en apesanteur, en suspension. 
    poussée par le vent, elle flottait.
    Elle, là, lui, sa tête vide… ses mots définitifs 
    ses phrases, sans sens, des sentences jetés au silence.
    Elle, indifférente. 
    Lui… ne montrer ni son intérêt, ni son désir.
    jouer le beau mysterieux.

    Suite de la soiree, les amis,
    métro, il l’accompagne,
    rester auprès d’elle…
    le plus possible
    Peur. Ne pas la brusquer.
    sentir son parfum. la respirer.
    La chaleur de ses jambes, 
    le coussin de sa peau,
    elle contre lui. si proches…
    ses mains… ses genoux, là
    Lui, n’aurait jamais osé. 
    si seulement… si seulement…
    si seulement…
    Seulement la raccompagner…
    l’accompagner…
    Elle dit …
    inespéré…
    «tu ne m’emmènes pas chez toi?»
     
    La pénombre protégeait leurs délices.
    Elle, ses doigts, Elle, 
    naufragée volontaire de son jean s’affairait.
    Lui, doigts nomades posés, territoire d’aventure, 
    merveilleux, souffle retenu, vertige
    l’entrebaillement cotonneux d’un slip humide… 
    Elle, cuisses s’ouvrant au plaisir d’être caressée.
    S’embrassent, se dévorent, se goûtent.
    Baiser timide, deux bouches se frôlent,
    langues se déliant, s’accouplant
    Bouches fleurs téméraires.
    Corps à corps empressé, Bander.
    Elle le guide, l’invite…
    Ils sont déjà de vieux amants.


    Pendant
    La nuit… Elle n’avait plus de nom, ou trop… Elle etait brune, rousse, blonde, Elle était toutes les femmes avec qui il avait fait l’amour, qui avaient bien voulu coucher avec lui, dont il avait rêvé, depuis toujours, Elle Unique… le reflet de son désir, la réponse à ses obsessions…
    Son pénis tendu réclamait satisfaction, il était Exigeance, et réclamait son dû… il jouir. Finir sa course du fond de ce ventre délicieux et acceuillant, vite, exploser tout de suite.
    être mangé par ce sexe chaud et crémeux qui l’enveloppait, se dissoudre en mille goutelettes lumineuses. Sexe qui dansaient l’un avec l’autre.
    Humide de sa salive, son gland chatouillait le merveilleux clitoris. Le sentir tout dur l’enchantait. son gland lissait et se frottait contre lui. Brûlait d’envie de couler ce sperme offert. Il désirait l’entendre chanter à son oreille, la pénétrer au plus vite, perdre conscience et raison, laisser aller son corps fiévreux contre sa peau si douce.
    Ses mains caressent, soupèsent les seins d’or de son amante. leurs reins s’emballent, cheval fou, plus profond, il cherche à venir, virevolte, dérape, plonge, à cogne contre les parois bouillante de cette grotte enchantée. Il s’arrête, comptemple ces yeux mi-clos, ces lèvres frémissantes, ces apétissantes courbes, clavicules, pointes de ses seins. 
    Il songe : «je veux te baiser, te baiser, te baiser, je veux t’enfourcher, t’enculer, t’enlacer, sans te connaître, te reconnaître, sans te devoir amour, sans te devoir tendresse. Ne me demande pas d’être raisonnable, j’ai faim, j’ai envie des ces envies, que rien ne peux freiner», frénésie, désir de chair, jouir, encore et encore…
    Se heurtent leur bouches, se cherchent, leurs langues. boit salive, lappent, lèchent leurs dents, leurs levres. 
    Elle l’attire, bouche ventouse, langue limace électrique. Il persiste a la culbuter. Ses reins se retiennent, il résiste, tente de penser à d’autres choses, mais l’envie d’exploser est forte. Impérieux. Leurs pubis frottent, chauffent, bouillonnent. 
    Il ferme les yeux, des images s’incrustent derriere les paupieres. Il l’imagine vêtue de bas, le haut des cuisses nues. Une seconde peau caressée lentement. un fin voile embellissant et soulignant les jambes… de la douceur au bout de ses doigts. magnifique! 
    Prendre son temps… 
    Mains ascensionnelles. Doigts aériens, légers… 
    Mains douces et chaudes posées nonchalement sur touffe de poils chaude et humide… Doigts qui visitent, hésitent et plongent…
    Il n’est plus là, dans ce lit, Ils sont dans le metro, dans un magasin, dans la rue. Il imagine…
    Elle, empalée sur Lui. Reins qui s’agitent, rapides, se tends, s’arc-boutent. être ancré à elle, profondément. il bande dur, et c’est presqu’agréablement douloureux. Il attrape ses seins, ses tetins, les happe de sa bouche.
    Elle ressent la caresse à ventre, lui tortille ses poils qu’il aime. Son clito frotter contre son bassin. 
    Il aimerai qu’elle lui prenne les bourses, qu’elle les prennent en bouche. La position est malaisée… 
    Il la veut, Il veux l’entendre crier, haleter, soupirer… Il s’agite pour extirper à ce corps des soupirs et des chants…
    De nouveau il ferme les yeux, imagine qu’elle se caresse, offrande,  ce spectacle dans un métro, discrètement, lui seul sait ce qu’elle fait… sous son manteau ses mains caressent… plongée des doigts. Il ressent fort son plaisir discret. Le partage, bande et elle sait qu’il l’attraperait après.
    Sa bouche, Ses seins, Ses fesses l’exitent au plus au point, mais plus encore ; il visite sa petite chatte et ce voyage les emmènent dans une extase. Petits cris, tes tensions qu’il ressent dans tout ton corps, ses tremblements, ses sueurs, cela le mene à la rejoindre en cet éblouissant rivage.
    Ils ne font qu’un, reins s’épousant et valsant de concert… son con serre et l’etreint. il la tourne, la retourne. A fleur de peau, leurs caresses se retournent contre eux, croyant exiter l’autre, ils se chauffent et il résiste tant que se peux à l’imperial désir de jouir tout de suite, voulant faire prolonger cet instant d’avant la petite mort.
    Leur corps semble s’affranchir de la pesanteur, leurs peaux baignée de sueur glisse, de petits clapotis, de petits bruits incongrus naissent d’entre leurs ventres. 
    Ces deux corps s’agitent dans une danse désordonnée, d’une urgente course, ce n’est pas une bataille mais cela y ressemblerait s’ils ne naissaient des sourires et des soupirs de leurs lèvres jointes. Ils s’accrochent, se griffent, se caressent. le penis, coulisse, sort, rentre, parfois il s’égare au dehors, émerge gland dehors luisant, comme pour respirer. il entre a nouveau, son rythme s’accélere, décrois, son ventre à elle, est aussi affamée que le sien, mais elle le mange, le devore, tente de l’empêcher de sortir de nouveau, son ventre à elle veut son sperme et elle fait tout pour qu’il cède, lorsqu’elle pense qu’il va dégorger sa sève, alors, il ralentit son allure, de petits mouvement immobiles, mais profonds, résolus… 
    il ne recule plus mais semble s’enfoncer encore plus loin… et là elle cède, elle recède de nouveau lorsque ce pénis devient un petit ver rapide, un python royal, une anguille qui l’électrise. 
    Elle a la chair de poule, des frissons et plus encore. Lui, son dos, est luisant de sueur, de petites goutelettres coulent le long de la colonne vertébrale, il a aussi des petits frissons… 
    Il accélere, il se sent éclater, son gland est le centre de l’univers. sa sève monte… elle est semble concentrée en ce lieu, il voudrait jouir tout à la fois, dans sa bouche, couler dans sa gorge, sur ses seins, dans son anus, étaler son sperme sur ce beau corps qui lui fait fête, il voudrait qu’elle le caresse, son gland enveloppé par ses cheveux, jouir dans ses bas, entre le nylon et la peau… par dessus tout il voudrait l’entendre crier, gémir - ce qu’elle fait - il lui semble que son plaisir à elle le guide dans le sien. leurs ventre explose, supernova, leur ventre illumine le jour, la nuit, il n’a plus de souflle pour penser, le long de sa colonne vertébrale, un petit courant électrique… il s’enfonce, et l’univers implose, son gland devient mer, tempête, incontrolable volcan aussi… 
    le long de son pénis coule la vie, son regard se trouble, sa pensée s’illumine. sa pensée l’éblouit
    Elle est si belle, si… son ventre si chaud et lui si liquide, qui fond et explose en même temps, cette chaleur au bout de son pénis qui remonte tout le long de son corps, cette petite chatte si belle, si bonne avec son gland, qui l’étreint, l’acceuille et le dévore et lui qui disparait en ce corps, contre ses seins, dans sa bouche, les étoiles luisent longtemps, ils jouissent ensemble, leur deux corps se dévorent, et le silence soudain prolonge leurs soupirs.

    Après
    Sur un lit de satin noir             sperme coule, éclabousse
    une araignée, nue                   s’étale sur la nuit satinée .
    et désirable                            Flaque d’or pale
    écartelée, pénétrée.                rivieres opales             
    Ses longs bras,                      nombril petit lac de lait 
    ses longues jambes                deux corps tiedes           
    ses seins pointés                    assoupis.
     
    Fins filaments s’étirent, sèchent, craquellent
    Extases rêvées, Sommeils d’après
    chauds et profonds comme un songe d’opium.
    déjà des parfums, des muscs, des sueurs sucrées
    baignent les draps et les corps endormis.
    Une parenthèse dans une lutte accord, 
    des envies renaissent et demeurent
    des désirs de nudité, de peaux, de l’autre
    des corps affamés, devenir l’autre…
    s’y perdre, s’oublier.
    S'aiment, s'aiment…

  • portes


    Le monde porte à vos oreilles ce que vous n'entendez oas
    dans vos bureaux climatisés; sa respiration,
    son parfum de sable, de terre et de chlorophyle.
    Le monde chante à vos oreilles des chansons que vous n'entendez pas,
    des chansons sans cordes ni peaux, des voix unies, des chants d'amour.
    Le monde à des couleurs que vous ne voyez pas.
    De l'azur au vermeil, de lune et de soleil, vous ne les voyez pas
    derrieres vos écrans de fumée.
    Le monde a des joies dont vous ne voyez que les colères.
    Inutile de vouloir tout mettre dans des cases,
    ce monde n'a pas de formes et c'est là votre peur.

  • Abrasif

    Abrasif, le silence qui, parfois lui rongeait l'âme
    ça restait au fond du ventre, à vif comme taillé par une lame.
    Pas de mots pour cela, que des maux sans raisons.
    Tête vide, silence et absence, sans larmes, sans.
    le monde vidé de tous les êtres qui le peuplait.
    Alors ses pieds sans consulter sa tête, en fuite…
    parcouraient des rues qui ne le menaient nulle part.
    la ville, prison, du quotidien, des jours rêvés.
    Ses mains impuissantes à retenir l'autre,
    son coeur qui saignait sans bruit, discret.
    son être qui réclamait la vie, et qui l'observait.
    Ne pouvant faire que cela… et attendre…
    Alors dans ces saisons grises, qui se déroulaient
    les jours et les heures s'égrenant, toutes semblables
    ses pas le menait dans des rues déjà parcourues,
    des visages de passantes méconnaissables.
    Il voulait courir jusqu'à ce que son cœur éclate
    et qu'il ne ressente plus rien que son souffle court.
    Il se fondait au gris de la ville…
    il ne cessait de l'attendre, de l'atteindre…
    Le soleil semblait ne jamais se coucher,
    sa lueur sourde ne le réchauffait jamais.
    Il cherchait le centre du cercle dans lequel
    il se perdait, s'égarait; repassant cents fois
    par les mêmes sentiers, des chemins
    qui se révélaient être des impasses.
    Il ne renonçait jamais, ni à son espoir
    ni à son désespoir qui, parfois s'accrochait
    telle une tache de boue, de la suie.
    Ce n'etait rien que l'automne.
    Ca annonçait l'hiver.

  • Avant

    Il l'avait rencontré, n'avait que d'yeux pour elle… 

    Trop belle pour lui… sa fraîche bouche fraise

    son vert iris perdu au loin…

    Ses pieds, ses fines chevilles semblaient nus, 

    effleuraient le sol sans jamais se poser. 

    Ses pas la menait, poussée par le vent.

    Elle était là, lui, sa tête se vide… ses mots définitifs 

    ses phrases, des sentences jetés au silence.

    Elle semblait indifférente. 

    Lui… ne montrer ni son intérêt, ni son désir.

    jouer le bel indifférent. 

    Apres cette soiree chez des amis,

    sa présence à ses côtés… métro

    rester auprès d'elle…

    avoir peur. Ne pas la brusquer.

    sentir son parfum. la respirer.

    La chaleur de ses jambes, le coussin de sa peau,

    elle contre lui. leurs mains si proches…

    Lui, n'aurait jamais osé. si seulement…

    Seulement la raccompagner…

    l'accompagner…

    "tu ne m'emmènes pas chez toi?"

     

    La pénombre protégeait leurs délices.

    Elle, sa main, naufragée volontaire de son jean s'affairait.

    Lui, ses doigts nomades posés, territoire d'aventure, 

    l'entrebaillement cotonneux d'un slip humide… 

    Elle, Ses cuisses s'ouvrent au plaisir d'être caressée.

    Ils s'embrassent, se dévorent, se goûtent.

    Un baiser timide, deux bouches se frôlent,

    deux bouches fleurs téméraires.

    Corps à corps empressé, le fait bander.

    Elle le guide, l'invite…

    Ils sont déjà de vieux amants.

  • La Réforme

    Il faudrait y être toujours vif argent,
    sur des sentiers d'or et de plomb
    et pour oublier l'ennui, se souvenir de la quiétude.

    de ses couleurs et ses nuances de gris.
    L'Empire empreinte, totale.
    L'Empire nous dépossède du silence

    Tu dis : "j'aurai sa peau, au chagrin!",
    tu dis avec les yeux qui brillent
    "sort dehors, là ou y'a les vrais gens,
    ils veulent mettre à bas l'argent,
    ils veulent plus bosser"
    Je pense : "ouais on aura sa peau
    au chagrin… "

    De toute façon, nous n'avons plus que le soleil
    que nos baisers de joie et d'amertumes
    on nous a volé l'ennui, on nous a dérobé
    les pierres sur lesquels nos pas s'envolaient.
    Nos révoltes ciselées à présent marketées,
    nos colères et nos idées à présent commerciales,
    notre rage anesthésiée par la coke et le shit
    ne nous appartiennent même plus…

    Il faudra retrouver l'ennui,
    il faudra retrouver le silence
    il faudra être seuls, nés
    au monde.

    Que nous cessions d'être distraits et distants
    emportés par le souffle de l'Empire
    dépossédés de nous même,
    dépossédés de notre histoire

    Tu dis avec les yeux qui brillent
    "sort dehors,
    les vrais gens sont là."

  • le monde est désespérément grand

    ce soir, une pensée fugitive pour mon père a qui je ne songe jamais,
    à son ombre, à son absence. son silence lorsqu'il était là.
    Comme si nous étions passés l'un a côté de l'autre,
    j'avais juste eu le temps de sentir sa présence.
    le manque avait été immédiatement évacué.
    Moi, seul, éternellement solitaire.
    Mes amis au loin, mes frères absents, ma sœur ailleurs.
    je suis comme un fantôme, ma présence discrète,
    toujours "à côté", surtout que l'on ne m'attrappe pas,
    du vif argent qui glisse entre les doigts,
    tout comme le sont, pour moi les autres.
    je regarde, je ressent, j'enfouis cela tout au fond de moi, ma détresse,
    mon désespoir, ne me parle plus.
    Désespéré, je pleurais, je me sentais vivant, de ce désespoir
    qui me remplissait, de ma peine, de ma rage, de l'injustice du monde,
    de ma révolte qui me portait, m'exaltait.
    ce larmes étaient chaudes, rafraîchissantes, elles étaient consolation aussi.
    je marche des heures, je marchais des heures dans les rues,
    a regarder les autres vivre, j'attendais le moment où je serait invité,
    le moment où j'aurais ma part.
    Rien ne venait alors je prenais,
    mais comme je ne savais pas donner, je ne recevais pas.
    Je tâchais d'être à la hauteur.
    Petit, le monde est désespérément grand,
    Grand, le monde est désespérément minuscule.
    Avec le temps, le monde autour de soi devient trop petit. il semble rétrécir.
    Et au dessus de nos têtes, ce ciel bleu nuit qui nous interroge,
    et ce vide qui le remplit.
    Je n'arrive pas.
    Il me semblait que je devais essayer,
    rater, recommencer, rater; recommencer.
    Il me suffisait juste de savoir que je pouvais, et je passais à autres choses.
    sans me dire, que dans la durée et la répétition ; il pouvais avoir transformation,
    transfiguration.
    Sans imaginer que l'aboutissement ne viendrai jamais.
    Mes rêves sont enfouis profond, mes peines les ont ensevelis,
    mes larmes ne coulent plus et je les regrette.

  • exponentiel

    la maison qu'habite mon frère est celle que nous avons tous habités. Elle n'est pas bien grande. C'était probablement la plus petite des cités-jardins, mais je n'en ai pas souffert, je vivais dans le jardin. Il y avait la cuisine-salle à manger avec une minuscule cuisine toujours encombrée. un sombre couloir, une salle de bain… ce qui n'existait pas lorsque les gens ont commencé à habiter ces cités… ni baignoires ni douches, ce furent les locataires qui durent trouver une place pour s'aménager ce qui devient passage obligé quant au confort moderne. Il y avait la chambre des parents et celle des enfants… Nous étions cinq enfants, séparés chacun par cinq années… je dormais dans un petit canapé lit dans la chambre de mes parents… Un de mes frères était à l'armée… l'ainé vivait dans les cités blanches avec sa femme… j'ai probablement participé a son mariage, mais je n'en ai aucun souvenir. l'autre chambre était occuppé par jacques et ma sœur. Il restait le moins possible a la maison et passait beaucoup de temps avec notre voisin… la maison était trop petite, et ma mere se débattait seule - mon père était sans arrêt en déplacement sur des chantiers. Les corvées quotidiennes, le linge, la cuisine, le rangement, la dépassait visiblement… Sans doute traversait elle sa ménopause. Je me souviens que la trouvais souvent couchée. Ma sœur s'occuppait de moi…
    Une cave acceuillait la chaudière a charbon, et l'on m'y enfermait lorsque j'étais puni. Dans le jardin des tonnelles, et une cabane pour les vélos, le solex…
    Dans la salle a manger, les chaises étaient couverte de linges qui attendaient le repassage, parfois des semaines… Une machine à laver tournait sans arrêt dans la salle de bain. la table de la salle a manger était rarement désservie, il fallait parfois se faire un peu de place pour pouvoir déjeuner. Lorsque mon père rentrait de chantier le vendredi soir, il jettait tout à terre tellement cela l'énervait. Lorsqu'il était à la maison la maison était plus nette… son travail était fatiguant et il était pas rare qu'il s'endorme à même la table. Mon frère était en franche opposition avec ma mère, il y eu quelques bagarres épiques, il ne comprenait pas l'état de la maison et il cherchait refuge chez les voisins. Mon père toutefois défendait ma mère et alerté par elle quitta son boulot pour remettre un peu d'autorité à la maison. Il perdit sa place et mit du temps a en retrouver une autre. Je crois me rappeller que malgré que ma maman était couturière j'étais mal fagotté. Parfois nous profitions de l'absence de ma mere pour jeter des pleines poubelles de sacs en plastiques, des cartons entiers de ficelles, d'aliments dont la date était périmée. Lorsqu'elle rentrait la maison brillait et sentait bon l'encaustique… alors elle s'énervait après ma sœur de ce que nous réussissions ce qu'elle n'arrivait pas a faire… une maison propre et correcte… elle reprochait de ne plus rien retrouver… Mon frere avait honte, ma sœur en souffrait… moi j'étais trop petit je ne me rendais compte de rien…
    Sans doute au niveau scolaire cela ne m'aida pas… pas de coin pour faire mes devoirs, alors je ne les faisait pas… mon frere ainé me raconta que lui faisait ses devoirs dans la salle de bain. Personne pour me soutenir et m'encourager…
    Lorsque je grandi, mon père était à la maison… ça allait mieux…
    Mais ils on vieillis… mon père apres quelques années heureuses de retraite tomba malade… une maladie de normand… les artères de sa jambe se bouchèrent et pour éviter la gangrène, on tailla dans le vif… Il ne s'en remis jamais et se sentit diminué et d'un seul coup lui qui était si fier et si vaillant adopta la conduite d'un petit vieux. Ma mère faisait ce qu'elle pouvait, mais lorsque la maladie devint sérieuse, elle lacha prise… moi même je ne pouvais pas supporter de le voir dans cet état et j'allais rarement le voir à l'hopital… je parlais très peu avec lui,e t le voir dans cet état m'était insupportable. Dans ce laps de temps, mon frère JC revint à la maison pour s'occupper de lui et aider ma mère… ce qui partait d'un bon sentiment lui a longtemps été reproché. D'une nature très particulière JC s'entoure d'animaux, de livres, de disques, et de toute sortes d'objets… Il a hérité de ma mère l'idée de l'accumulation (ma mère avait souffert de pauvreté en perdant son père et le manque a perduré pendant la guerre.) A cette époque là je ne voyais que ses mauvais côtés et je me rebellais devant la crasse qu'il affichait, et par la maison que ses nombreux chiens salissait… il prenait le balai pour nettoyer les pipis des chiens mais en fait étalait dans le salon ce même pipi… je rlais… peine perdue… parfois je venais a la maison et je passait ma visite à tenter de tout nettoyer, mais a chaque fois que je venais c'était de pire en pis. la maison se surchageait de chiens, de linge, d'objets qu'il ramassait aux poubelles, et ma maman vieillisait elle aussi… elle pensait qu"elle aidait JC en l'hebergeant ainsi… mes freres et sœur partageait ma préoccupation devant cette saleté exponentielle, mais nous n'arrivions qu'à le braquer et la maison se dégradait en même temps que ma maman vieillissait… je venais de moins en moins, l'atmosphere de la maison devenait irrespirable. Je plaisantais en disant que l'odeur de la ménagerie du jardin des plantes était plus douce , mais en même temps c'était vrai.
    Lorsque mon pere disparut il continua a s'occupper de ma maman, ainsi elle n'était pas seule… j'aurai juste voulu que pour ses vieux jours elle vive dans une jolie maison telle que je l'avais connue lorsque mon pere était là.
    Elle parti en maison de gériartrie et je venais parfois voir JC avec un de mes freres, mais, jamais nous ne pouvions entrer dans la maison. des la porte du jardin une odeur âcre nous prennais à la gorge. Odeur entêtante qui restait dans les narines, plusieurs heures durant. A la maison, c'était une apocalypse, un chaos, le savon y était désormais proscrit, et malgré sa culture, son intelligence, nous ne parvenions pas a faire entendre raison à JC.
    Le jardin dans lequel j'ai passé une merveilleuse enfance sur mon cerisier, avec ses lilas, ses forthysia, ses troennes, ses abricotiers, ses pruniers… ses fleurs, Il n'en reste plus qu'une sale et poussiereuse terre battue, il a tout arraché… mit des planches, des carcasses de moto, de vélo… des remises pour ses accumulations de planches dont il ne faisait rien…
    cette maison ne nous appartient pas, elle est louée depuis les années 40 à l'Office des HLM… Autour les voisins se plaignent et subissent les odeurs… JC ne le comprends pas, ne le voit même pas… et aujourd'hui nous allons perdre cette maison que j'ai tant aimé, dans laquelle depuis les annees 85 je ne vis plus, car une plainte a été déposée et JC va devoir déguerpir et cette maison sera accordée à une autre personne… j'irai voir les nouveaux occuppants et je leur offrirai les textes ou je parles de ces cités, de la maison, je leur expliquerai l'histoire du quartier, je ne veux pas que cela se perde.

  • Papa

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    Voici ma petite participation à cette expo… (le theme etant la photo de famille…) Quelques photos mise en scène par un triptyque et ce texte…


    Mon père est un secret
    scellé par son absence.

    Fécamp, la mer que fuit ma mère,
    à sa famille enlevée par ce père sans père...
    Chemin des dames... son père sans père lui aussi.
    Ma mère sans père que la mer a gardé.
    Couturière, fille de capitaine,
    qui ne retourna jamais à terre-neuve
    Lui, Charpentier de navire, Maçon, Chef de chantiers
    l’aristocratie ouvrière dont les enfants
    ne seront jamais marins, ni capitaines...
    le silence d’après guerre, l’exil
    dans la banlieue rouge...

    Mon père est un secret
    scellé par son absence.
    Sa noblesse se rétrécissait,
    sa bonté discrète, ses paroles rares.

    Mon père est un secret
    scellé par son absence.

  • Empathie

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    La cour de l'école était belle… grande, l'école était neuve, cela me changeait de cette vieille école de brique rouge par laquelle était passés tous mes frères et ma sœur. J'en avais été exclu et je n'avais jamais compris les raisons… j'y avait mal démarré ma scolarité, pour je ne sait quel raison, j'arrivais toujours une heure après la rentrée. la directrice, l'institutrice s'énervait après moi… je n'ai que des souvenirs tres diffus, de la maternelle par laquelle je devais bien être passé, deux ou trois scenettes, brêves de honte rapport à mes vêtements ou bien je repartais avec des vêtements prêtés par l'école car je n'avais pu me retenir…
    Une fois j'étais resté dans la cour jusqu'à la récré de 10h car j'étais arrivé en retard, je pense que l'on m'avait ensuite oublié…
    Dés qu'il y avait de la neige, qu'il faisait un peu froid, ou que j'étais un peu malade, ma maman me gardait à la maison, ainsi je prenais du retard sur les autres qui n'était jamais comblé…
    la premiere classe (la 11e) fut tres brêve, on me transféra immédiatement dans une autre 11eme… je n'ai non plus jamais su pourquoi, et l'année d'après ou la suivante je me retrouvais dans cette nouvelle école, claire, aérée… le bâtiment ou nous faisions la gym me fascinait par sa lumière, sa propreté, son parquet de bois luisant qui sentait bon la cire… je n'avais jamais rien vu de tel…
    J'étais mauvais élève, dans les derniers… j'étais sage et attentif, mais je ne fixait pas ce que j'apprennais… je comprenais tout me semble t'il mais dès que j'étais interrogé ou que je devais faire des exercices tout disparaissait dans mon esprit.
    Je n'ai jamais fait un devoir de ma vie… ou rarement… personne ne se mettait a côté de moi pour m'aider. Mon père à bien essayé, mais cela finissait en drame. Et en pleurs… il s'énervait àprès moi et je n'avançait pas dans le calcul, j'était et suis toujours incapable d'éxécuter une division… j'ai maudis les chiffres et seulement maintenant je perçois à distance leur mystérieuse beauté.
    Lorsque je devais être interrogé, c'était la terreur et je perdais tous mes moyens. parfois le fait que mon nom de famille commençait par une lettre d ela fin de l'alphabet me sauvais… mais la plupart du temps, je répondais de travers…
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    j'ai eu un jour une institutrice en 8eme je crois, et sa douceur a fait que cette année là fut une année de bonheur, mystérieusement je crois que mes notes ont été dans la normale…
    Toute ma scolarité fut un enfer…
    dans la cour de récré, à l'époque que des garçons… L'école n'était pas mixte à cette époque là. je me sentais attiré par certains, il me semblais que mon visage prennait l'expression des leurs. je sentais ce qu'ils ressentais. comme si leur visage était plaqué sur le mien… je ne comprenais pas tres bien cette sensation un peu gênante… je l'effaçais de mes préoccupations, qui étaient plutôt d'échapper aux petits durs et de m'amuser.
    Mais régulièrement ce sentiment flottant d'empathie me visitait,
    La plupart de ces enfants étaient des petits durs. je n'avais aucun soucis avec les vrais. J'ai retrouvé des photos de classe et j'ai bien du mal à remettre des noms sur les visages, et lorsque je regarde ces classes d'enfants habillés de chaussures de cuir, de blouses en nylon, de chemises à carreaux, les plus exotiques était gitans, portuguais, espagnols ou italiens, je me dis que tout ceci est d'un autre siècle.

  • Epiphanie

    Dans ma chambre d'ado, je m'endormais toujours avec des bouquins, je dévorais surtout des livres de science fiction, et généralement je m'endormais dessus, je lisait énormément, jusqu'à 3 bouquins par semaines, sans compter les Bédés…
    Ce soir là je me sentais bizarre, comme si ma boite cranienne était en verre… translucide et que l'on pouvait voir à travers mon crane… ma tête n'était pas vraiment douloreuse, pas une migraine, pas une cépahlée le sentiment que mon crane était fait de verre…
    le lendemain, je me portais comme un charme, je faisait mes petites visites à mes potes, mes tours de mobylette… ma petite vie…
    Mais le soir au moment de m'endormir ça recommençais et évidemment, je n'en parlais à personne… je m'interrogeais…
    Peu à peu ces sensations laissaient place à une nouvelle sensation plus désagréable celle ci car elle me paniquait…
    Je sentais mon corps se dissoudre dans l'espace clos de ma chambre et mon corps finissait là ou se posait mon regard… peu à peu, il se fondait à l'immensité du ciel, du cosmos et jusqu' à l'infini… je percevais alors cet infini dans toutes ces dimensions - spatiales et temporelles - et j'avais peur, je me depechais de rassembler mes esprits et de revenir sur terre.
    la journee… rien. mais le soir cela reprenais…
    de plus en plus souvent, n'importe quand du moment que j'étais seul, que la nuit était tombée. Et alors cette infini se métamorphosa en un vide rempli de "plein", dôté d'une conscience… d'une multitude, d'une unicité qui englobait tout ce que je pouvais percevoir.
    "Cela" attendait quelque chose de moi. Que je ne pouvais donner, que je ne pouvais appréhender, comprendre…
    "Cela" me parlais sans mots, j'étais "Cela" et "Cela" était autre.
    "Cela" était infini, peuplé, et était la substance de tout. "Cela" était tout. "Cela" était extase.
    J'avais très peur, je me demandais si je n'étais pas devenu fou. Je ne me voyais pas en train d'expliquer cela à mes parents ni à mes copains, je restais seul avec "Cela".
    Je me demandais si "Cela" n'était pas Dieu… ce qui me semblait être la définition la plus proche.
    Je n'ai pas eu d'éducation religieuse, je suis bien allé un peu au Cathé, mais pas longtemps, ça m'emballait pas, et m'empechait de jouer dans la cour avec mes copains, ma mere ne me paralis pas de ces choses là bien que croyante (fille de marin) et elle mettait un point d'honneur à être chrétienne sans être crédule. Mon père quant à lui était un anticlérical convainu et ne parlais des curés qu'en termes choisis"cureton, grenouille de bénitiers, culs-bénis, Marie salope…"
    Moi j'étais visité par dieu… alors deux solutions : ou je traversait des hallucinations, ou bien je traversait une authentique épiphanie (je ne connaissait pas ce terme à l'époque). je le formulais plus ou moins ainsi.
    Et personne pour me rassurrer et répondre à mes interrogations.
    Je ne me sentais pas fou, Quant au concept de dieu, il me paraissait bien trop mystique et bien trop éloigné de ce que je connaissait de l'idéologie chrétienne…
    je me disait que si je cédais à cette hypothèse là je me devais de devenir un saint… une sorte de saint, de vouer ma vie à cela. je trouvais cela assez dingo.
    Durant cette expérience, je devais "mourir" accepter de me fondre dans "Cela" me laisser porter par cet infini, et par cette présence, devenir elle et être elle. je me sentais partir, et je paniquais et revenais.
    cela dura quelques mois durant lesquels, je souffrais.
    je n'avais pas de réponses, je devais trouver une solution pour sortir de là… j'essayais d'analyser avec le plus de lucidité possible… Fou ? je ne l'étais pas. Il me semble… Saint ? non plus…
    je me disait que je vivais ce siècle et que je devais plutôt vivre ma vie d'homme et qu'à l'heure de ma mort réelle, je verrais si il y a un après, un ailleurs et "Cela". Je ne voyais pas d'autres alternatives. je douais de la réalité de ce que je percevais… simple épisode psycho-bidule ou vrai expérience mystique?
    je décidais que la vie quotidienne était la vraie solution, et tout partit d'un coup, et, à ce jour je n'ai plus jamais eu de "visions", ni d'épiphanie.

  • juin76

    j'ai fait vœux de ne jamais toucher à une arme, de ne jamais porter d'uniforme, de ne jamais marcher au pas…
    Il y avait encore le service militaire… j'avais ma degaine de bab, cheveux longs, des nattes, tunique indienne violette, colliers, bouche d'oreille, khol sur les yeux…
    tout a fait le look qu'apprecie l'armée française… ils m'avaient appelé à servir sur les drapeaux…
    Hors de question que j'apprenne comment tuer, hors de question qu'on manipule mon esprit, une alternative… l'objection de conscience, tres mal vue à l'époque et qui pouvait mener droit en prison… mes potes avaient eue différentes tactiques pour échapper à un an de service militaire, je devais trouver la mienne…
    D. etait resté plusieurs mois sans parler, apres sa reforme, il continua a ne pas parler, des copains étaient arrivés grillés, d'autres avec des papiers médicaux…
    J'étais déterminé… je n'y arrivais pas ? pas de problême je montais aussi sec un syndicat de soldat…
    UN beau jour ensoleillé de juin, j'allais donc à la caserne de Vincennes, à côté du château, je garais ma mobylette et je pénétrais dans l'antre du diable…
    Je m'étais composé un joli personnage, un juin de canicule… j'avais un grand manteau de type trench coat, boutonné jusqu'au col, une echarpe avec des motifs panthere que je portais tout le temps, un ours en peluche qui depassait de ma poche, et j'affichais un regard fixe et pénétrant (mes beaux yeux vert clairs sont parait-il déjà impressionnants) donc je les tenaient écarquillés en permanence, je marchais d'un pas raide et tous mes gestes l'étaient aussi… je pris le dossier que l'on me tendait d'un geste raide, le rempli en essayant de voir si ej pouvais continuer de composer, je ne repondis pas n'importe quoi, mais exagerais certaines choses; je passais les tests, et à al fin demanda a voir le psy…
    il me posa certaines questions, j'étais drogué, naturellement je buvais et avais tenté de me suicider plusieurs fois…
    tout ceci avec les yeux éqarquillés, mes gestes raides et saccadés, cela dura en fait deux jours…
    lorsque je repartis, assez fatigué de tout cela j'avais gagné ma réforme et ma liberté…
    je passais l'année qui suivi a faire la fête… l'année qui fut celle de la punkitude.

  • Transe auvergnate

    Exils le film de tony gatlif m'a secoué, comme à chaque fois que je voit un de ses films…
    Très loin de ma culture de petit banlieusard, j'y retrouve cependant, ceux que je cotoyait sans les connaîtres, les manouches… le sud…
    je sentais, sans comprendre Tony gatlif m'aide à comprendre…
    La scène de transe d'Exils est bouleversante et intriguante, j'avais entendu parler depuis longtemps de ces transes, dont la fonction cathartique est étonnante, j'ai moi-même assisté a des choses équivalentes, (l'acid) et j'en ressent la puissance et la force… Ce n'est pas dans ma culture, (Normandie - pays de Caux - etretat-Fécamp - famille de marin) dans ma famille, on ne se touche pas, on ne s'embrasse pas entre hommes, la pudeur est forte, la tendresse s'exprime toute en suggestion… mes freres vivent aussi a paris et champigny, nous ne sommes pas loin et nous nous voyons trop peu. Mon pere ne parlais pas a table, un enfant en parlais pas en présence des adultes… longtemps je suis resté silencieux, de mes desirs, de mes mots, ma communication, enfant, était de type non verbale, je boudais, je piquais des crises, mais jamais je ne disait ce que je ressentais, je n'aurai pas été compris…
    Je me souviens d'une usine à Montreuil, tres sombre, peu de moyens, cependant des petits groupes alternatifs y jouaient devant un public lycéen et de marginaux, l'heure était Post-punk et souvent les Bérus y passaient, nous dansions comme si notre derniere heure en dépendait, des danses désincarnées, désarticulés, nous oublions nos galères, notre manque d'argent, et nous nous sentions dans une sorte de famille que nous n'avions plus… sans avenir, l'instant présent…
    Un été j'allais retrouvé un copin dansun minuscule village d'auvergne… juste quelques maisons anciennes, tres belles, tres simples… un soir il y eut dans le village une soirée potée auvergnate - miam - et dans une minuscule salle deux trois musiciens egrennaient des bourrés… une sorte de biniou - une cabrette - une vieille - je ne suis pas sur que ce soit les bons noms d'instruments… - il n'y avait là que les paysans et quelques gens d'ailleurs mais qui avaient leurs racines familiales dans ce village - et plus l'heure passait et plus je trouvais des analogies entre les punks de montreuil et ces paysans qui dansaient de la même façon, j'haluucinais, c'était frappant, les mêmes attitudes, les mêmes comportements… et je voyais ces paysans du vrai monde rural danser la bourrée d'une façon extatique… (le pinard aidant…il est vrai)
    je me disait en regardant ce film magnifique s'il n'y avait pas non plus au fond de nos campagne une tradition de l'extase, de la transe…

  • MAI 68 IS NOT DEAD !!!…

    eh oui! sous les pavés la plage… j'étais tres jeune en 68 mais suffisamment pour me rendre compte que 68 a apportée moult avancées sociales… et que la droite ne semble n'avoir jamais digéré ce qui represente de pres ou d eloin l'abolition des privilège…
    MAI 68 IS NOT DEAD !!!… pour ces raisons, et pour un de ses plus beau slogans… L'IMAGINATION AU POUVOIR ! et manifestement l'imagination n'est toujours pas a droite ou l'on serait plutôt conservateur… tout comme une certaine gauche… la révolution étant la solution des rêves, le mien n'est pas une révolution sanguinaire comme les grandes révolutions de l'histoire… Mais une évolution… Se met en place depuis les élection sans doute de bonnes choses car rien n'est jamais totalement négatif, mais je suis sans illusions pour ce qu'ils réservent aux basses couches de la population… pour les artistes et ceux qui aspire à vivre autrement et à chaque jour recréér le monde, le réinventer… face à nous, nous avons le conservatisme, les bourgeois, et les forces de l'argent… Nous n'avons que notre imaginaire, alors servons nous en pour changer la vie…!!

    L'IMAGINATION AU POUVOIR !!!!

  • amicalement votre…

    En amitié, d'une grande fidélité je semble pourtant avoir mes limites…Lorsque j'étais petit, je rendais souvent visite à henriette, la sœur de mon père qui vivait dans un pavillon comme le nôtre dans la même cité jardin… Elle et son mari n'avaient pas d'enfants… Lui était vernisseur, elle je ne sait pas, j'imagine qu'elle était couturiere comme ma maman. Un jour je ne sait pas du tout ce qu'elle m'avait dit, mais j'ai cessé de leur rendre visite… et je n'y suis jamais retourné. Idem pour nos voisin, depuis le jour ou j'ai été opéré des végétations la grand-mere du copain de mon frère avait du s'occupper un peu de moi et je m'étais attaché à elle… Mémé Guéli je l'aimais bien, et de la même manière je coupais définitivement les ponts avec elle. je reste persuadé qu'il ne s'agissait pas de grand chose, mais j'étais ainsi fait. Je jouais avec beaucoup d'enfants, je ne liai jamais amitié plus que raison… Des que cela allait un peu plus loin, je ne les revoyais pas… je restait toujours sur ma réserve… Je n'étais jamais d'une bande, mais de toutes les bandes, ce n'est qu'à l'adolescence, qu'avec mes copains de la cabane, que j'ai eu des relations suivi avec des amis… j'ai quand même continué autour de ce point fixe à nouer des relations épisodiques avec diverses bandes… je vivais avec eux et passait à autres choses sans jamais revenir, j'aurais pu continuer à les voir, développer mes relations, aller plus loin, mais je ne revenais jamais sur mes pas…
    J'ai été l'homme d'une seule femme, j'ai été naïf, amoureux, passionné, léger, j'ai été l'ombre du chien avent de décider que jamais plus… J'ai été beau ténébreux… Celles que j'ai aimé je ne les ai jamais oubliées. Elles restent dans mon cœur, même si j'ai changé. Même si elles ont changées… Celles qu'elles étaient à l'instant ou je les ai aimées.
    Mais ma fidélité est là ou je ne l'attends pas, parfois elle agit contre moi-même en des moments où je devrais être égoïste afin de sauver ma peau… Allant jusqu'à en faire ma propre prison, au lieu de filer, et de me retrouver, je restais jusque cela ne soit plus soutenable…
    Les potes eux, ils sont là aussi… Je ne les perds jamais de vue, même si on ne se voit pas… j'essaie toujours de savoir comment ils vont, ou ils en sont… parfois indirectement, mais je sais…
    On s'appelle parfois une fois par an ou une fois tous les six mois, on reste concis, superficiels, mais je m'efforce de leur faire comprendre que je suis là et que je ne les abandonnerai jamais…

  • Un ami

    J. vivait chez les Gardes Mobiles… On se croisait souvent mais on ne se parlait pas. Son frère était le copain de mon neveux. Son père était Garde mobile aussi ne voyait 'il pas d'un très bon œil l'originalité de son fils. En pleine punkitude j'arborai des vêtements déchirés, rapiécé d'épingles à nourrices, la joue elle-même plantée d'une épingle… et le cheveux broussailleux. Jacques était le seul punk que je voyais à Champigny à cette époque. Je me souviens que les voyoux de l'époque nous arrêttaient en nous demandant ce qu'on était car ils n'arrivaient pas à nous cataloguer, ni rockers, ni baba…
    La première fois que je parlais à J, il avait les yeux rouges et les cheveux assortis, il fumait et ses yeux en patissait… Sous la pression familiale, il s'était engagé dans l'armée et avait fini par réussir àse faire réformer après quelques années… Nous ne bossions pas et trainions beaucoup…
    On sympathisa immediatement et il me prêta un livre sur la Fraction Armée Rouge… le punk avait récupéré l'iconographie politique, mais pour moi c'était surtout l'esthétique qui m'intéressait… si j'avais des sympathies pour l'extrême gauche de la France Giscardienne, je n'adhérais pas à l'action armée. Jacques lui s'y interessait et n'était pas loin de passer à l'acte.
    Son père un jour le vis en photo sur une couve de VSD. A cette époque les casseurs étaient ou manipulés par la police, ou plus ou moins "spontex", cette photo le montrait en train de lancer une chaise sur une voitrine du Café de la Paix. Moi j'étais beaucoup plus attiré par la version surrélaiste et dadaiste du punk. Je passais mon temps a arpenter le supermarché du coin et a y placer des fausses pubs réalisées à la main (pas d'ordi à cette époque) Rayon Alcool : Une pub pour l'apéritif Suze ou une femme faisait une fellation à une bouteille se Suze… au rayon livres, des jaquettes placées sur les couvertures du livre de Giscard "Démocratie Française" : Grand prix de l'humour noir"… Je bombais les rues des mots tels que "bonheur" Je trainais aussi les poches remplies de serpents et grenouilles, faisant semblant de voler pour me faire attrapper par le vigile qui evidemment me demandait de vider mes poches… Plus c'était absurde plus mes actions me plaisait. j'entrainait J. dans ces délires là. Jacques intégra un groupe de rock et moi ne sachant pas jouer, je trainais à côté… Il eu Desireless un temps comme chanteuse de son groupe. On traina beaucoup ensemble… Jacques a beaucoup de charme et il plaisait… Lui et B s'installèrent ensembles, B. était l'amie de ma charmante petite copine, et on faisait une petite bande sympa… On avait pas de fric, mais on s'amusait beaucoup…
    On apportait parfois à manger à J. et B. qui n'ayant pas de boulot, n'avaient non plus pas grand chose à manger… parfois un peu de nourriture pour chat (pour les protéines) beaucoup de pâtes) Un vrai rocker se joint à notre bande, mais il craignait bien et un jour on eu droit a un siège de sa bande de blouson noirs… Un soir de délire avec des amphétamines, on pris la tête d'une de nos amis en parlant toute la nuit frénétiquement (moi d'une association d'idée à l'autre personne n'arrivait à nous suivre…)…
    Moi j'aimais bien l'expérience qui s'arrêtta là, J. persévéra… et un matin je le trouvais la moitié du crâne rasé, il avait l'air de sortir tout droit d'HP. Alors on se mit à traîner au supermarché en mimant des débiles profonds, pratiquement en bavant…
    B eue un moment à supporter deux énergumènes qui passait tout leur temps à se comporter comme des débiles profonds… notre marche était claudiquante et nos propos décousus à la manière de trisomiques…
    Cela nous amusait beaucoup… sans compter mes multiples provocations, je n'avais peur de rien… Jacques parfois m'accompagnait dans ces délires, je me souviens d'avoir arpenté avec lui les rues de Saint-Michel, ligotté et baillonné, sans que nul s'étonne et s'interpose…
    Nous formions une petite bande avec un autre couple d'amis qui avaient une adorable petite fille, On se voyaient beaucoup, Eux étaient d'anciens zonards… Leur vie était difficile. Nos "copains" rockers les cambriolait régulièrement…
    C. était orphelin. Il partit faire un stage afin d'apprendre un vrai métier. A son retour nous étions tous installés à Paris du côté Menilmontant-Belleville, je l'hébergeait dans mon minuscule studio de la rue de la Villette… J'avais une nouvelle petite copine, par discrétion, il pris une chambre d'hôtel à proximité, juste face au Père Lachaise.
    Il avait le double de mes clés, mais ne les utilisait pas. Sans nouvelles je passait le voir et le trouva pendu à 1m du sol, tenu a une fenêtre par une cravate. Je prévins sa copine, il laissa une adorable petite fille seule avec une mère dépressive que je revis par hasard quelques années plus tard et qui ne s'en était pas sortie et pour laquelle je ne pouvais rien. Ce fut le premier et hélas pas le dernier de mes copains que je perdis. Lorsque je vis un truc sympa, je regrette toujours d ene plus pouvoir le partager avec lui…
    Je travaillais alors comme tapissier décorateur, et je voulais m'en sortir… J. integra une banque, le weekend il jouait avec son groupe, je me cherchais, étais assez pénible et lui et B. me supportaient avec une grande patience. Je voulais changer de vie et aller plus vers l'art, vers la peinture ou le dessin, je me sentais pas à continuer à être tapissier dans un milieu ou on ne voulait pas entendre parler de création. Sans dipômes je m'inscrit à la fac, et contre toute attente, après un entretien de motivation, et un dossier bancal, on m'accepta, j'entrai en Fac d'arts plastique. J'étais heureux d'être étudiant, même si la journée je travaillais dur. Le soir j'allais à la fac, les cours me plaisaient beaucoup et je me fis amis d'une bande de filles drôles et gentilels aves lesquelles je m'entendait très bien… ma nouvelle vie débutait.

  • Parole, parole, parole…

    A un moment donné, je me dis, que quand même j'étais beaucoup trop timide, que mes potes "emballaient" facilement et que moi, je n'avais toujours pas d'amoureuse… les filles que je connaissait restaient des copines et je n'osait rien auprès d'elles. Je me sentais seul et j'en souffrais… J'étais parfois agressif, provocateur avec mes amis qui ne le méritait vraiment pas. Je sortais beaucoup à cette époque là… beaucoup de fêtes, les premières boites, les amis…
    La provocation m'aidait à sortir de ma coquille, et je prennais des risques… agresser verbalement les fachos, ou les punks de salon… Jamais je ne me prennais une pêche… sûrement de la chance… provocation vestimentaire… mes coiffures, l'iroquoise que j'abandonnai rapidement lorsque je vis que seul des crétins me parlait, mes cheveux sculptés et colorés… On me remarquait mais jamais dans le sens que j'attendais… Je voulais simplement être aimé.
    Je me jetais des défis… j'allais dans les soirées, l'appréhension suprême était de devoir aborder une demoiselle que je ne connaissait pas, et qui sans doute pourrait me plaire, et là, je devais lui parler… pour lui dire quoi? mes potes, mes copines avaient la langue particulièrement pendue… mais moi j'étais le champion de la communication non-verbale… a eux de deviner ce que je ressentais, j'avais de la pudeur de dire mes sentiments et, lorsque je me confiais, j'étais maladroit, je me sentais au bord de la honte, et je ne savais pas résoudre mes conflits. Alors je décidais de passer outre la parole. Je ne risquait qu'une baffe après tout… Chez Bernard, une petite fête… que des gens que je ne connaissait pas… Une jolie brunette, ravissante… je l'admirais depuis un moment, et le temps passait la fête allait bientôt finir… Elle rigolait avec une copine, me tournait le dos, j'allais vers elle, mis ma main sur ses épaules, la retourna doucement et l'embrassait, elle me rendis le baiser et la fête finie j'emmenais tout le monde chez moi manger des pâtes, elle resta, je lui fit couler un bain et elle voulait m'attirer dans la baignoire, moi, j'étais un peu nigaud et je lui lavais le dos doucement, elle avait un très beau visage… une madonne, un très beau corps… et avec elle ce n'était pas ma première fois, mais pour la première fois je fis vraiment l'amour, nos corps étaient harmonieux, et pour la première fois de ma vie, je me sentis homme… Anne me surnommait avec une pointe d'ironie qui me mettait mal à l'aise "Irrésistible" J'étais infatiguable et lorsqu'elle venait à la maison, nous ne dormions pas beaucoup… Elle était étudiante, moi je travaillais et je me sentais en infériorité intellectuelle avec elle… j'imaginais les étudiants cultivés possédant toute la culture que je rêvais d'avoir. elle était magnifique, je la désirais et l'aimait… Notre relation prit fin et j'en souffris beaucoup. Je repris mes études en art plastique sans Bac je m'inscrit à la fac… je sympathisait avec une bande de filles, rigolotes avec qui je faisait la fête sans arrêt et je me relançait ces défis… de plus en plus court, j'embrasse la prochaine fille que je vois… un jour aux Entrepots de Glacière ou il y vait des squatts d'artistes et des studios d'enregistrement, une fille arriva, et des la porte passée je l'embrassait pour lui dire bonjour… A chaque fête je recommençais mon manège sans forcement repartir avec la demoiselle. Je combattis ainsi ma timidité et cela me permit de chunter la parole…

  • Premier baiser

    Elle vivait à la cours du haut. Je la voyais lorsque j'allais jouer avec mes potes, plus jeune que moi, elle était ravissante. De très beaux long cheveux bruns, de beaux yeux magnifiques, elle était splendide et devais bien avoir une douzaine d'année… C'est sans doute la première fille que je remarquais… J'étais timide et prétextant un jeu je l'embrassai par surprise… Le contact de ses lèvres, aussi fugitif que soit cet instant, me sembla d'une douceur incroyable, tel que je n'en avais jamais connu et que je n'en connaîtrais sans doute plus… une douceur d'ange… de soie, des lèvres de velours… Elle réagie vivement en me menaçant d'aller chercher son grand-frère… j'eu très peur et je culpabilisa, promettant au bon dieu que je ne recommencerai pas si je ne me faisait pas disputer…
    Je n'ai jamais oublié cet instant, ni la douceur de sa bouche.

  • Belleville-sur-Seine

    Il a bien fallu se mettre à bosser pour pouvoir être indépendant… Pendant les années de dilletantismes baba, puis la punkitude, j'étais toujours chez mes parents… Liberté totale mais pas d'argent pour faire ce que j'avais envi, m'offrir ce qui me plaisait… et puis j'avais envi d'avoir mon lieu à moi… Aussi je cherchais un emploi de tapissier, renouant ainsi avec mes études à Boulle et la vie "normale"… Je n'avais aucune idée des salaires (et encore maintenant), ne savais le négocier, ni poser mes exigences, le temps que je cherchais du boulot, j'arpentais les rues de paris en long, en large et j'explorais ainsi mon futur territoire… Découvrant avec émerveillement la rue de la Mare (j'y revivait les films de Carné, Renoir et les livres d'Henri Miller) décryptant le vieux Belleville détruit par la promotion immobilière, je cherchais l'histoire sur les vieux murs… La rue des cascades ou sévissaient souterrainement ce qui deviendra la Mano Negra, les Négresses vertes, Métal Urbain… , Pali Kao, les squatts et le Gibus peuplé alors de crêtes et de cuir. Je m'amusait à prendre le contrepied de l'attitude et venir au gibus habillé décalé et bousculer les cuirs les plus brillants, ceux qui affichaient le plus de chaînes et leur prendre la tête en critiquant leur T-shirt Sid Vicious en argumentant que le punk c'etait justement No heros et la fin des idoles… J'étais très provocateur et je n'hésitais pas à braver les dangers avec une certaine inconscience… en même temps d'une timidité extrême, je n'avais pas de petite copine et connaissait peu de gens, échappant ainsi aux côteries tres parisiennes de l'underground de l'époque que je recherchait pourtant en allant aux concerts et en me tenant informé d'absolument tout ce qui se déroulait à cette époque là… Je m'habillais avec recherche et en échappant aux stéréotypes et parfois je cousait moi-même mes vêtements… je dévorais les vitrines des halles, ne pouvant pas m'acheter les derniers avatars des modes rock qui se succédaient à une vitesse hallucinante d'une mode par mois, et j'échangeais un jour des blousons et spencers Krüger® qui me faisaient particulièrement envi contre la tenture murale de son apparte… J'étais au anges je voyais enfin la bande des Halles de l'intérieur… et toujours avec ma distance et ma réserve habituelle… J'écoutais tous les disques importants de l'époque, je savais tout sur tout… je n'avais que cela à faire…
    Et puis je trouvais enfin mon premier vrai job… un petit magasin de meubles, rue des Pyrénnées, je fut embauché par le patron haut en couleurs, une juif algerois, malin et rusé qui me paya extrêmement mal… mais je ne savais pas parler d'argent et j'étais tellement content que l'on me prenne…Z.i passait son temps à rouler les clients, et s'amusait de tout, on voyait défiler ses maîtresses et les clients mécontents, il descendait parfois en catastrophe au sous sol ou nous travaillions, et s'enfuyait par la porte de la cave, et revenait des l'alerte passée… Avec alain, Issa nous faisions chaises et têtes de lit Louis XVI et louis XV à la chaine, les vernissions de A à Z, montions des placards, et les livrions aux clients… là le temps ou nous étions dans la camionette, je me balladais, je decouvrai le monde avec des yeux grands ouverts… parfois quelques pourboires, lorsque nous installions des rideaux, des tentures murales… Z.i était le premier juif que je rencontrais, il m'était mystérieux et folklorique, je ne comprenais rien à son monde, à son franc-parler coloré et souvent vulgaire, il me choquait par les quolibets qu'il adressait à chacun, nommant les gens avec des noms à la Haddock… Ignorant des couûmes d'Afrique du nord, je trouvais son goût tres kitch et cheap… Mais ses clients avaient la même origine et le même gout pour le paraître, le tape-à-l'œil… Moi qui ne pensait qu'Avant-garde et Art, j'étais en terre inconnue… Z.i avait un copain qui tenait un magasin fabrique de vêtements en peaux sur la petite place à côté, il y récupérait les déchets pour garnir les sommier sur lequel il nous fit apposer des étiquettes Epeda… quelques mois plus tard… la réaction ne se fit pas attendre… des vers dévoraient les peaux des sommiers et les clients furieux arrivaient… re-ouverture des portes de la cave… Issa lui est Ivoirien, et nous nous entendons très bien, et nous passons les journées à discuter de tout et de rien… et Alain le chef d'atelier vit lui sur la nostalgie de sa jeunesse minos passée a danser en discotheque sur la soul et le rythm n' Blues… l'apprenti lui venait de la banlieue et avait des liens de parentés avec Mesrine qui à l'époque fit beaucoup parler de lui… un petit gars extremement gentil typique de la banlieue Montreuilloise… Nous ouvrions le magasin en rengeant les lourdes grilles apposées sur les vitrines, descendions l'étroit escalier jusqu'à le poussiereux sous-sol et chacun prenait sa place… là nous attendaient les carcasses de sièges… les journées me paraissaient longues, lorsqu'il n'y avait pas de livraisons… Souvent dans Menilmontant ou Belleville… Les clients avaient tous le même genre d'intérieur… souvent Louis XVI pas le style historique celui du sentier.Rarement j'étais épaté par le gout de ces personnes là… je rêvais de faire autre chose, le dessin, la peinture… et je me disait que plus tard…
    Tout ceci me paya mon premier studio… minuscule; derrière Jourdain à deux pas de mon boulot… Avec les chutes de Krüger je retapissais de rose cette chambrette… une petite cuisine et une petite salle de bain… Qu'importe j'étais à paris, j'avais du mal à joindre les deux bouts avec mes 800 francs de loyer, mais j'étais à paris… assez seul malgré mes amis de champigny Jacques et Barbara qui s'était installés en couple du côté Ménilmontant. Et ma vie parisienne débutait.

  • so special…

    Dans mon petit jardin, fruitier et arboré j'étais heureux, je jouai seul ou avec ma grande sœur… je regardais les fourmis, les araignées, les dernieres sauterelles de ce coin de la banlieue, et je faisait du velo ou de la voiture a pedale… les journées passaient sereinenement et tranquillement, un de mes freres passait son service militaire, je ne me souviens même pas l'avoir vu à la maison avant cette période, l'autre était au lycée et lorsqu'il était à la maison il disparaissait chez les Magnelli. restait juste ma sœur et ma mère. Mon pere lui travaillait dans des chantiers, au loin, souvent en déplacement… Il ne rentrait la plupart du temps que le weekend, fatigué et harrassé.
    J'étais quand même un peu livré à moi-même il faut bien le dire. Au delà du jardin c'était l'inconnu, je m'en échappais de temps en temps, faisant des fugues vers 4-5 ans… jusqu'à Villiers sur marne ou Nogent… mais la plupart du temps l'attarit était en face, dans ces cours de terre battue, ou jouaient ensemble les enfants des immeubles. Ils se connaissaient tous et avaient grandis ensemble, moi, j'avais déjà pris l'habitude d'être seul et de jouer seul. Lorsque je commençais à traverser la rue, sortir du jardin, je devais retrouver les copains d'école. Elle avait tres mal commencé, J'allais à la maternelle, qauand ma sœur arrivait à me retrouver, elle emmenait un petit garçon qui se débattait et qui refusait d'y aller. Les rares scènes de maternelles dont je me souvienne sont le regard envieux evers les petites classe qui allaient faire la sieste (je n'y étais pas allé donc?) et les fois ou je ne pouvais me retenir et la gêne et le malaise que cela provoquait… je rentrai avec un pantalon qui n'était pas à moi, sans doute pas tres elegant… Un jour cependant, il yeu des jeux de bêton, en bois, colorés, je ne me souviens que de ce détail, ainsi que le jour ou je fis un petit pot de terre cuite que je peignais en bleu avec des taches vertes - il est encore à la maison. C'est tout pour la maternelle.
    quant à la "Grande école" j'ai souvenir d'être constament en retard et à chaque fois de me faire réprimander. Une fois je restait dans la cour toute une matinée sans oser bouger de là. je me sentais à part. Dans des circosntance pars tres clair en debur d'année on me fit changer de classe. Et finalement d'école. Je me suis toujours demandé si je n'avais pas subi les précédents passages de mes frères et de ma sœur. L'autre école n'était guere mieux cela s'arrangea sur les horaires, mais j'étais dans la liste des mauvvais élèves, je culpabilaisait et plus je culpabilisait de ne pas y arriver, moins je demandais de l'aide… cela ne me serait jamais venu à l'idée de demander que l'on m'explique mieux, ou de faire repeter le maitre. j'avais peur que l'on me trouve stupide…
    Les garçon de la cour étaient des futurs voyoux, certains finiront en prison, certains finiront mal; d'autres disparaitrons du paysage je leur souhaite une belle vie, pour l'instant ce sont des enfants…
    Nous jouions à des jeux simples, Chat perché, Gendarmes et voleurs, sarbacanes, Cow-Boys et Indiens, thierry la fronde, et des jeux de billes… mon préféré était le tour de france avec les figurines en plastique des coureurs…
    A cette epoque là je decouvrais la lecture, je lisait bandes dessinnées sur bandes dessinnées, je les dévorais. Un jour j'étais avec des bouquins dans la cour et des plus grands me les prires, je les reclamait, le garçon le lançait à un autre alors que j'étais sur le point de le recuperer. le petit jeu durait tant qu'à la fin j'étais en larmes et à bout de nerfs, souvent je ne recupérait pas mes biens… je finissait par les hair… sentiment neuf pour moi qui était timide et effacé… je me disait que lorsque je serait grand je leur montrerai, je leur ferai voir qui je suis. De ces épisodes renouvellés trop de fois à naqui le sentiment d'être different, d'être spécial, je n'étais surtout pas comme eux, moi je deveindrais quelqu'un et jamais je ne serait stupide et lâche comme eux, je serait different. de gré ou de force j'ai fini par penser que j'étais special, alors je me distinguais, par mes attitudes, mes vêtement, mes couleurs de cheveux, mes idées…
    Ils n'étaient en fait que des enfants, et moi aussi… et il ne me venait même pas à l'esprit que mon frère, mes parents auraient pu me defendre.
    Ce n'était que des enfants apres tout.

  • Nous sommes du soleil

    Mon premier job fut un job d'été, j'étais sorti de l'école Boulle sans diplômes, je n'avais pas voulu le passer et le dernier jour de l'examen, le RER qui me menait à Nation m'emmena pour une ballade dans paris, seul, sous une belle journée de soleil… Mes parents furent chagrinés de ma démission mais ne me firent pas de reproches. Commencèrent dix années d'errances, de fêtes enfumées, de périodes chomagées alternant avec des petits boulots… sans diplôme je ne me voyait pas me présenter chez un tapissier décorateur pour y travailler, j'étais persuadé de ne pas avoir le savoir-faire suffisant, aussi je faisait régulièrement demi-tour des que j'arrivais devant la porte. L'été arrivant, mes potes partaient en Grèce, moi je ne pouvais pas les suivre, ils partaient en bande, je les enviait… Ils étaient étudiants, libres et insouciants en apparence, je me donnais l'air cool, et libéré… alors je n'avais que ma Mobylette orange repeinte en mauve (le même mauve que mes tuniques indiennes) et je traînais ma banlieue) toutefois un pote me donna l'adresse d'un véto qui cherchait quelqu'un pour le mois de juillet pour l'assister. J'avais en vue d'accompagner D. pour une ballade autour de l'Europe avec une carte Interail qui nous donnais le parcours illimité sur les rails d'Europe. aussi j'acceptais ce petit boulot. Du côté Bastille il y avait le cabinet de vétérinaire, le premier jour, j'assistais le véto. Il devait pratiquer la castration d'une petite chatte… Sans faire la relation avec ce que je voyais, je vomi… Alors je restai avec le vieux qui toilettait les chiens. Le vieux avait son verre toujours en charge dans la petite pièce qui servait à accrocher os vêtements. Son verre culotté par le vin était sa fierté… Il me montra comment laver les chiens, je commençait par un petit chien assez agressif que l'on musela et qui se montra tout penaud lorsqu'il fut douché… et rapidement je pris tous les chiens que l'on apportait, lui, tondait, les caniches. Ce fut un mois plutôt marrant. et je partit pour un mois de train avec D.
Nous allâmes en un mois à Oslo, Göteborg, Amsterdam, Hambourg, Vienne, Athènes, le Péloponnèse, Belgrade, Skopje, Genève, Nice… Dormant dans les trains, il avait les horaires dans sa tête… Les années après je partais pour la Grèce et comme j'étais pas très riche, nous dormions sur les plages… la vie était douce, la Grèce pas chère et les petits déjeuners de fromage blanc et de miels étaient fort appréciés… Sans toit, sans argent, nous vivions comme des rois, couchés sur la plage, des que les gens du coin la désertait nous étions tranquilles, parfois nous rencontrions des gens avec qui passer la soirée… et je m'endormais les yeux écarquillés pour voir les magnifiques ciels étoilés de la Grèce… les gens étaient plus que gentils avec nous et personne ne touchaient a nos sacs que nous laissions sur la plage pour aller faire des ballades… le matin, la chaleur du soleil nous réveillait et direct dans la mer pour faire un semblant de toilette. Nous visitions les monuments, la Grèce dans toute sa longueur, la Crète, ou des allemands avaient ouvert un petit bar très tranquille ou nous allions nous rafraîchir et nous restaurer pour pas cher près de la plage de Paleochora. je me sentais en communion avec la nature, je ressentais ce que devait ressentir les grecs anciens, cette sorte de fusion avec la mer, le soleil, et je chantais la chanson de Yes "Nous sommes du soleil". Je n'avais pas vu More le film avec la musique de Pink Floyd, les hippies n'étaient pas loin, et la Grèce sortait du régime des colonels et découvrait la liberté… parfois les gens nous parlaient de Saint-Just, de la révolution française qu'ils connaissaient mieux que nous.
en revenant d'Istanbul ou j'avais passé une semaine dans une sorte d'hôtel de routard, cette année là j'étais parti seul (une volonté) et un mois durant je n'avais été seul que le temps d'une correspondance… à Istanbul j'avais renoncé de partir suivre la route des Indes… sage décision, sans argent, sans visas… je garde d'Istanbul la vison d'une ville peuplée de voitures américaines années 50, de façades de bois, et déjà l'orient… Le café ou les hippies débarquaient avant la route des Indes… 
en revenant d'Istanbul, tranquille dans un wagon à discuter avec des suisses avec qui j'avait sympathisé… la frontière romaine était proche… des types du compartiment a côté me demandèrent de garder leur valise… il la posèrent sur le porte bagage à côté de mes souvenirs, (couverture, narguilé, cafetière turque…) ils me donnèrent aussi à garder pour eux une liasse de billets… je pris le tout sans me poser de questions… tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… Peace and Love…
A la frontière, le train s'immobilise, les douaniers débarquent accompagnés de chiens, très bruyants… ils nous demandent ce que nous avions a déclarer… rien bien sur… je ne pense même pas a la valise des types… je me demande seulement ou ils sont passés. les douaniers s'en vont le train redémarrent et nous passons la frontière… Et les voici de retour… ils récupèrent la valise et je leur rends sans même m'interroger ou penser à être récompensé, leur argent, et ils disparaissent avec la liasse de billets et la valise…
Et le voyage se fait sans encombre jusqu'à paris, dormant dans le couloir pour pouvoir m'allonger et le jour papotant dans une ambiance joyeuse… ravi de revenir a paris et de ces vacances merveilleuses d'où j'ai bien failli ne jamais revenir.

  • Baba cool

    Ma bande… celle de la cabane… était une bande de mecs, pas de filles dans le groupe… Alors je trainais sans grosse conviction avec quelques personnes de mon quartier, disons que je les trouvais juste marrants, mais je me sentais trop différent d'eux, je leur reprochais leur esprit étroit et leur absence de curiosité… j'imagine que je me trompais sur leur compte. Ils parlaient fort comme les adolescents et leur seule préoccupation était d'aller le dimanche apres midi en discothèque… Moi j'aimais le rock, eux n'écoutaient que de la variété de base… tout nous séparait…
    J'avais fini l'école Boulle et j'avais refusé de passer mon diplôme, je voulais vivre en communauté, devenir hippie, et vivre dans un univers Pop. "Ne travaillez jamais" me semblais un slogan percutant et juste. Ne pas être récupéré, Ne pas se faire avoir par la "société".
    Mon univers ressemblait beaucoup au film "Le péril jeune"… Je trainais Champigny et les alentours en mobylette toute la journée… j'avais envi de me trouver une petite copine…
    A la sortie du Lycée ou j'allais retrouver je ne sait plus qui, on me présenta C. et Reinette… Reinette qui ne travaillais pas non plus… C. avec la dégaine un peu molle, élastique, le phrasé à la doc gyneco, les cheveux longs et la cool attitude…
    Reinette un peu moins précieux, mais extrêmement sympathique - il l'est toujours -
    Alors on se retrouva dans la chambre toute noire de C. on écoutait de la musique progressive en fumant des pétards, que l'on cachait quand les parents arrivaient. Surtout C. était doué en dessin, j'aimais ce qu'il faisait, malgré la naiveté de ses sujets, ses aquarelles étaient fortement influencé par Roger Dean, le graphiste des pochettes du YES de la meilleure période.
    C. a qui j'allais rendre visite au lycée ou j'entrai comme dans un moulin et qui me presentait ses copains et surtout ses copines…
    J'avais le cheveux raide, longs jusqu'au torse et des chemises indiennes, des colliers et une bouche d'oreille… je peignais mes chaussures… souvent habillé d'une sorte de rose parme ou de violet des pieds à la tête… mes jeans étaient ornées de nombreuses pièces et plus j'en avais et mieux c'était.
    On faisait la fête tout le temps et je rentrais tard à la maison, Les fêtes consistaient surtout a mettre un disque de musique planante ou progressive et de fumer jusqu'à s'avachir et se laisser aller, attentifs à l'extrême, aux effets planants des joints.
    j'avais une sorte de double vie, celle chez mes parents, celle avec ma bande, et les diverses bandes que je visitait et avec lesquels je trainais toute la journée…
    J'étais au courant de tout ce qui était contre-culture, je lisait énormément, et je me sentais comme une éponge qui absorbe toute la nouvelle culture de son époque, j'écoutais tout ce qui se faisait du free jazz au rock, et je me sentais à l'aube d'une nouvelle ère ou les discours des politiques et des industriels état passé de mode et n'avait plus de raison d'être… je pensait qu'on était tous frères et que la jeunesse entière ne se laisserai plus dicter ce qu'elle avait à faire.
    Au mois de juin, pour la plupart c'était l'époque de la fête du PSU, et nous partions trois jours écouter de la musique au grand air… à fumer comme des malades et à s'éclater… Une année il faisait tellement chaud que nous avions passé tout le weekend nus comme des vers, nous n'étions pas les seul… notre petit woodstock à nous… l'époque était à se libérer. je me souviens d'avoir vraiment découvert et aimé le free-jazz avec Bernard Lubat et avoir participé au concert en poussant des cris auquel un saxo me repondais… du concert d'Etron fou leloup blanc, du concert des Stranglers au beau milieu duquel uen bande de fafs attaqua barre de fer à la main… A la fête Rouge, le premier groupe que je vis avec des cheveux courts : Docteur Feelgood, qui m'impressionna enormement par leur énergie et la qualité de leur guitariste, Captain Beefheart qui me perça les tympan…
    L'été je parti au festival pop d'Orange avec C. avec une vieille tente pourrie, pas équipé, en stop… on arriva, le concert était annullé… il yavait un champ qui acceuillait tout de même tous les zonards qui était venu pour la messe pop… Un bus anglais diffusait de la musique prog et offrait à qui voulait ses space cake, l'ambiance était étrange et je me sentais sur une autre planète. Le soir, un gars, cheveux long, genre planet Gong, retour des indes, offrait à tout le monde des acides, si cela nous plaisait on le paierai plus tard… au bout d'une petite demi heure Hiroshima dans ma tête… C. lui avait l'habitude il en prenait 3 ou 4 fois par semaine, et cela me paraissait le passage obligé pour être enfin cool. je me retrouvais dans un univers à la Escher, la nature autour de moi prennait des allures à la douanier Rousseau, et d'un coup, tout se transforma en une sorte de kaleidoscope en 3D et à l'infini… le temps partait de la création du monde … cosmique… tout prenait un sens de révélation, et tout s'emboitait à l'infinie, la moindre pensée était couleur, matière, son, à l'infini… Paradis et enfer à la fois… l'extase… Nous rigolions bêtement, je me retrouvais à suivre des gens et nous étions une trentaine à avoir des hallucinations collectives, on traversa une oasis, avec des fleurs délicates et vivantes, une île émergea du champs et chaque campement était auréolé d'une sorte de lumière spirituelle. A un moment je me sentais jugé par milles lutins qui étaient d'autres moi-même et qui m'adjoignait de laisser tomber mon ancienne peau, j'avais peur de ce que j'allais trouver, plus je m'obligeais de reprendre le contrôle, plus je me sentais mal. Le petit matin arrivait… mes dents me faisaient mal, elle étaient encore "lumineuses" et "infinies" dans le camp, tout le monde redescendait, je croisait des gens fous, d'autre dormait au beau milieu de flaques d'eau, le cirque d'orange reprennait son caractère de vieilles pierres… et je sentais que plus rien ne serait pareil avec mon pote C.
    La bande de C. continuait à prendre des acides, on croisait des junkies, (exactement comme dans le "peril jeune") j'étais de plus en plus réservé… je prennais mes distances… un jour chez un pote, space cake, je ne voulais pas en prendre, il mis un disque de chants de moines thibétains, et l'atmosphere devint lourde d'un coup, je les voyais qui s'avachissaient tous et commençaient à planer, je les laissait, ma petite copine aussi et je reparti chez moi…
    God save the queen!
    le 45 rpm venait juste de sortir, c'était neuf frais, et une révolte créative, saine, orginale éclatait dans le ciel de londres…
    je suivais tout cela avec interêt… je coupais mes cheveux, rejoignais une autre bande qui regardait les babas avec mépris et chaque jours nous créons nos vêtements, épingles à nourrices plantés dans la joue… mes anciens potes ne voulaient plus me parler, mais ils avaient de toute façon perdu le sens de l'humour, là ou j'allais c'était vivant.
    je recontrais jacques le seul punk de mon quartier avec moi, il avait les cheveux rouges et les yeux assortis, et notre revolte était teintée d'humour, de créativité et de surréalisme…
    Une autre ère s'annonçait No future mais le moment présent était intense… pas de travail, pas d'agent, mais nous étions vivants!!!!

  • La Cabane

    S. était au collège avec moi. Ni lui ni moi, n'étions de tres bon élèves… Nous arrivions et ne connaissions personne en 6eme. On se lia dans la cour de récré. Un peu plus tard je fis la connaissance de D. Puis de J. D. s'interessait beaucoup aux trains à vapeur, ce qui plus tard deviendra une telle passion qu'il integra une association pour la conservation des trains à traction vapeur et pratiqua activement la restauration de ces trains. J. s'interessait à l'herpétologie. S. lui aimait beaucoup l'atmosphère des années 50, moi j'étais porté sur les animaux et surtout le futur et la science fiction et un peu l'art. Le samedi S. venait me chercher pour faire de grandes ballades jusqu'à Pontault-Combault, Ozoir ou… ou même Fontainebleau… Je découvrais au delà de Champigny, au delà de Nogent et du Perreux. Nous revenions les pieds crottés de boue, tant nous trainions deans des lieux innaccessibles. Parfois dans un terrain vague, S. pour se réchauffer faisait un feu… ça m'amusait bien, et lui particulièrement…
    Il me montra un terrain vague près des Boulleraux masqué derriere d'énormes ronces ou son Frère D? et J? avaient projetés de construire une cabane… on s'incrusta dans le projet… qui traina et ne draina rien de sérieux… On venait pourtant dans ce terrain des que nous avions un moment… on y tenta de creuser pour faire une cabane souterraine, un jardin, ou un bassin. Ce terrain servit aussi de champs d'expérimentation pour les bombes que nous nous amusions à faire avec une formule trouvée je ne sait ou… heureusement il n'y eu jamais d'accident…
    Peu avant ma maman me permit d'avoir dans le jardin des animaux, j'en eu même un certain nombre, des canards, des poules, des lapins, un chien, des chats… j'aimai beaucoup ces animaux, je fus contraint de m'en séparer et lorsque je connu J. sa passion pour les reptiles m'interessa… je m'inscrit aux Jeunes Amis des Animaux, que je voyais parfois à la télé et qui étaient parrainnés par Brigite Bardot et fis la connaissance du president, qui devint un ami…
    Géré par Allain Bougrain Dubourg, et coatché par J.P.S. je passait un été avec le héros de jaquou le croquant (premiere version) a soigner ses animaux … sanglier, loup, boa, lynx… dans un vieux manoir en ruines en Bretagne du côté de Vannes… je ne vis jamais la mer… Par ces personnes là je fus présenté à Salvador Dali (mon idole de cette époque là…) mais j'étais trop jeune pour arriver à lui témoigner de mon admiration ou lui poser des questions sur son travail… je restai muet en observant le bal des courtisans qui accompagnaient chacun de ses pas… j'ai eu le sentiment de voir le Roi Soleil en vrai…
    Je sentais que je n'étais pas assez mur, ni que je n'avais de qualités pour être avec toutes ces personnes et je ne retournai plus les voir alors que la porte m'étais toute grande ouverte… Réaction que j'ai eu à maintes reprises dans ma vie… On me remarquai, j'ignorai pourquoi, on m'adoptai mais j'avais du mal a exprimer ce que je ressentais et à montrer ce que je savais ou ignorai. Alors je me retirai en douceur
    J'emmenais J. chez lui et J.P Steiger fut tres interessé par le fait que l'on cherchait et attrappait des serpents ou batraciens pour notre plaisir, afin de les ramener, les conserver des des terrariums, pour les étudier chez J.ou D. Il décida de nous faire passer à la télé dans une émission sur les animaux qui passait le mercredi. cela nous draina un courrier et nous décidames de fonder un club axé sur l'herpétologie.
    Un nouveau terrain fut en quelque sorte notre siege social… ainsi que la chambre de D.
    Plus tard nous eûmes construit avec des materiaux de récup, trouvés sur la plupart sur des chantier, une vraie cabane avec un étage et un jardin tres agréable. Je derobais à ma mere un pole Godin pour chauffer la cabane et nous en fîmes un lieu presque douillet… Il nous arriva d'y dormir, d'y passer même des noels, emmitouflés dans nos duvets, nous gêlons, mais nous nous habituâmes au froid… c'était le main que c'était dur… mais à midi nous étions chacun chez nos parents, qui ne nous posaient pas trop de questions…
    La cabane était le lieu des retrouvailles, nous y accédions en longeant la voie ferrée, en grimpant dans un talus orné de ronces et en nous frayant un chemin parmi les arbres… coincé entre deux pavillons, la route et la voix ferrée le terrain était inclus dans une sorte de no-man's land, inaccessible normalement… Ce petit bout de terrain oublié par l'urbanisation galopante de la région parisienne était notre paradis.
    Nous l'avions repeint d'une sorte de couleur rouge rouille, un peu à la manière des cabanes suedoise ce qui était dans la verdure ou en hivers du plus bel effet… autour d ela cabane, un joli petit jardinet, une tonnelle faites des ronces qui poussait dans cette jungle… et entre copains nous étions heureux… Des journées a bricoler, les journees de chaleur, à trainer sur les rails… et tout aux alentours à la recherche de ce qui pourrait embellir cette cabane qui devenait habitable… De 14-15 ans à 18 ans cette cabane était quasiment notre QG.
    Nous faisions de grandes virées en mobylette, vers provins, Fontainebleau ou Pontault-Combault, puis quand D. ou S eurent le permis en 403 Peugeot, une belle et lourde 403 qui nous menait partout et avec laquelle nous faisions les 400 coups…
    D. fut par la suite de plus en plus pris par ses trains à vapeur, il prit le sobriiquet de "VapeurMan" et passai son temps à restaurer de vraies locos à vapeur, ou a voyager pour en photographier, ou chercher des pièces… Il avait rejoint une association de passionnés de vieilles locos, et j'aimais bien cette atmosphere qui sentait bon le voyage, le charbon et la graisse…
    J. s'installa le premier avec une fille et nous avions un nouveau point de chute, mais d'un coup, malgré le babacoolisme, la pop, tout devenait d'un coup sérieux, les discussions me semblaient devenir trop théorique et il me semblait que mes amis s'éloignaient les uns des autres…
    S. devint aigri, malgré que nous l'aimions beaucoup, et nous ne comprenions pas trop son agressivité… il se facha avec son frère. De nouveaux amis arrivaient et l'air frais était toujours un peu là, mais nous grandissions et étions bien obligés d'abandonner nos rêves d'enfants…

  • Cités jardins - la respiration

    Parfois j'allais faire les courses, aller chercher le pain chez la mère Réau… de délicieux gateaux comme j'en ai jamais retrouvé… ou au Familistère, au Goulet Turpin… je gardais généralement la monnaie…
    Il m'arrivait de piocher dans le porte-monnaie de ma maman et je lui dérobais 1 francs ou deux, à l'époque ça permettait de s'acheter quand même une bonne de Carambar© (les Delespaul© !) de Malabar©, de Nounours© (ceux qui étaient bon à manger - rien à voir avec ceux de maintenant - les vrais roudoudou, dont parle Renaud dans une de ses chansons - et le truc dont je raffollais Les Coco Boer, une poudre de réglisse dans une tres jolie boite ronde de métal argenté et coloré, ornée de la typo en relief "Coco boer", Il ya avait également ces petits bonbons à 1 centimes que j'achetais chez "Domino" et qui nous était extrait de beaux bocaux de verre…
    Je pouvais m'acheter tout cela avec la monnaie des consignes de bouteilles vides, que l'on rapportait… le commerçant nous remboursait le verre quelques 20 centimes…
    A côté de La Fraternelle, il y avait une épicerie qui laissait dehors ses bouteilles vides, et je ne sait ce qu'il m'a pris, j'en dérobais 3 ou 4 et les rapportais plus tard au même commerçant pour récupérer la consigne. Jusqu'au jour ou l'on m'attrapa et ce fut la fin de mes activités de voleur.
    Par contre je continuai à piocher allégrement dans le porte-monnaie de ma maman. Un jour je fis assez fort et je lui pris un billet ou deux de 100 Francs (nouveaux) ce qui tout de même était une somme. Je m'acheta un pistolet de cowboy a amorce, des petits soldats (des de l'armée nordiste - Rintintin était d'actualité) et un parachute… le pied total… je cachais dans une des cours la monnaie - tiens pourquoi j'ai pas caché cela chez moi ? et je jouais tout content avec tout cela une heure ou deux…la réprimande fut sévère… je crois que l'on me descendis à la cave au charbon ou je dus passer un petit moment…
    Chez la mère Réau, petit, je me servais, à la vitrine je prenais les gateaux qui me plaisait, elle me traitait de voleur, je n'avais que 5 ans et j'imagine que ma maman s'était disputé avec elle à ce propos…
    Parfois lorsque ma sœur ou moi allions faire les courses, on avait le droit à déboucher une bouteille de cidre… c'était la fête alors… ou à acheter des millefeuilles, des babas au rhum (miam!) ou des religieuses…
    Si je ne voulais pas manger, ma mère me faisait du riz au lait, quand celui ci allait au four, je léchais la casserolle. Elle cuisinait bien, et en bonne normande tout au beurre ou à la crème fraîche. j'adorais le chou-fleur à la crème, généralement accompagné de sole, de raie, ou plus couramment de morue… je mangeais souvent des petits pois, largement sucrés, ce n'est qu'adulte que j'ai découvert que cela pouvais se déguster salé. Lorsque j'étais malade, j'avais droit à une soupe avec de la viande hachée de cheval dedans, un délice… Maintenant pour trouver de la viande de cheval à paris… je n'en ai plus mangé depuis mon enfance… les steacks hachés de maintenant, ne sont plus aussi bon. Elle me donnait également un petit verre de vin de Malaga, qui dans son esprit était un fortifiant et un remontant. Son père les quelques fois ou il naviguait par là lui en ramenait… elle me transmettais donc l'héritage…
    La boisson familiale est La Bénédictine… pas de gateaux possible sans son arôme, les crêpes sont impossible à faire sans en rajouter à la pâte. et encore maintenant, la Bénédictine fait partie de la pâte… cela et le beurre salée sont des incontournable pour moi.
    aussi essentiels que la respiration.

  • soutien à charlie Hebdo

    Procès des caricatures Nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de critiquer toutes les religions
    Publié 27 janvier 2007 Justice , Liberté , Militantisme

    Le procès de Charlie approche. Nous avons besoin de votre soutien, de votre signature ou que vous fassiez circuler cet appel auprès de vos contacts (en priorité auprès de personnalités susceptibles d’apporter leur soutien) en vue d’une parution prochaine dans la presse (les premières signatures symboliques seront arrêtées vers le 1 février).

    Caroline Fourest

    Procès des caricatures
    Nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de critiquer toutes les religions

    Le procès qui s’ouvre au Tribunal de grande instance de Paris du 7 au 8 février 2007 est d’une extrême importance. Charlie Hebdo est poursuivi pour avoir republié les douze dessins danois du Jyllands-Posten sur Mahomet.
    Dans un contexte où des intégristes menaçaient de mort quiconque osait soutenir les journaux et pays pris pour cibles, ce journal a choisi de rester fidèle à sa tradition de liberté de ton et d’expression envers toutes les religions et tous leurs symboles : le pape comme Mahomet.
    Il l’a fait en mettant ces douze dessins à disposition du grand public, afin qu’il se fasse une opinion par lui-même.
    Pour ne pas céder aux injonctions intégristes.
    Par solidarité avec Jacques Lefranc, rédacteur en chef de France-Soir, qui venait d’être licencié pour avoir eu ce courage.
    Parce que si tous les journaux d’Europe avaient fait de même, l’intimidation des extrémistes aurait échoué.
    Parce que si tous les journaux d’Europe s’étaient pliés à cette injonction, leur silence aurait signé la victoire des extrémistes.
    Malgré ce climat, des organisations musulmanes traditionnelles (la Mosquée de Paris), intégristes (l’UOIF) et même l’un des bailleurs de fonds de l’islam extrémiste wahhabite en provenance d’Arabie Saoudite (la Ligue islamique) ont choisi d’ajouter à l’intimidation une menace judiciaire en intentant à Charlie Hebdo, au titre des lois antiracistes, un procès pour « injures publiques à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur religion ».

    Deux dessins sont visés : celui montrant Mahomet avec une bombe dans son turban, mais aussi celui où Mahomet freine un groupe de kamikazes par cette annonce : « Stop, on n’a plus de vierges en stock. » La couverture du numéro, où Cabu représente un Mahomet « débordé par les intégristes » et qui les désavoue (« C’est dur d’être aimé par des cons ») est également poursuivie pour « injures », alors qu’elle visait justement à montrer un Mahomet se désolidarisant des extrémistes.
    C’est dire la confusion entretenue par cette plainte contre un journal qui combat depuis toujours à la fois le racisme et l’intégrisme. Nous refusons cet amalgame, facilité par l’utilisation abusive du mot « islamophobie », consistant à confondre la critique légitime de l’extrémisme islamiste et du terrorisme instrumentalisant les symboles de l’islam avec du racisme à l’encontre des individus de religion musulmane.

    Certains nous disent aujourd’hui que le contexte géopolitique devrait inciter à la prudence, voire au silence. C’est tout le contraire. La liberté d’expression et la laïcité ont besoin d’être réaffirmées comme rarement. Ceux qui résistent à l’intégrisme n’ont que la plume et le crayon pour faire face aux menaces. Des démocrates du monde entier, notamment musulmans, espèrent trouver en Europe, et tout particulièrement en France, un havre laïque où leur parole n’est entravée ni par la dictature ni par l’intégrisme.
    Si Charlie Hebdo venait à être condamné, si l’autocensure généralisée devait faire jurisprudence, nous perdrions tous cet espace commun de résistance et de liberté.
    Pour ces raisons, nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de continuer à critiquer toutes les religions sans exception.

    Envoyer vos signatures (nom, prénom, présentation) à soutien@charliehebdo.fr
    Pour suivre l’évolution du comité de soutien : www.prochoix.org

  • mystere et boulle de gomme

    Patrick était juste un copain, il sortait avec une amie d'une de mes petites amies… ils avaient eu un bébé, et je les avait perdus de vue, mais j'avais su qu'ils s'étaient séparés, Valérie préférant un bel allemand et elle parti bosser a Berlin… Lorsque je le revit il était RMIste et commençait à s'en sortir juste… et je n'ai plus jamais eu de nouvelles…
    Il m'a rendu visite cette nuit dans un de ces rêves extremement particulier que je fais parfois… d'ordianaire ces rêves là sont clair… ils sont généralement assez distincts des rêves ordinaires… simplement récréatifs alors que ceux ci me révèlent toujours une vérité occulté qui peut avoir de l'importance pour moi.
    J'y fais généralement assez attention… Or là ni l'un, ni l'autre, mais un peu des deux…
    Dans ce rêve, Patrick est en prison… je lui rends apparement visite… et je m'inquiète pour lui, mais en fait je m'étonne que cette prison soit si proche de l'extérieur, pas si différent, avec des rues, des magasins, des appartements, on peut y vivre tout à fait normalement, la seule différence étant que c'est une prison…
    je ne me souviens pas plus que cela, alors que mes rêves particuliers sont aussi fort et que je peux m'en souvenir de chaque détail…
    Pourquoi se souvenir d'un pote que l'on a pas revu depuis une bonne dizaine d'année… aucun rapport avec la choucroute en plus… mystere…

  • le goût de la liberté

    des journées entières dans les arbres… sur ce cerisier qui me donnait ces cerises, juteuses, sucrées et acides…
    ces branches qui m'accueillaient, d'où coulait une sève rousse et gluante sur ces rameaux noirs et salissants… ces feuilles dentelées qui me donnaient de l'ombre lorsqu'il faisait beau soleil… ses pétales étalées au sol, comme de la neige de printemps. des journées entières sur ce cerisier que j'aimai comme un ami… il m'a appris à grimper, à escalader ses branches, à ne plus avoir peur du vide et à aimer d'être là parmi les oiseaux à qui il donnait refuge.
    Sûrement je l'ai grimpé pour en descendre le chaton qui y était coincé… et cela m'a plu.
    Une première petite chatte passait par là et je ne mis pas longtemps à l'apprivoiser. Mon père qui était astmathique n'en voulait pas. Une belle petite chatte chartreuse qui passait par là venant de je ne sait ou… courtisée par tous les matous de gouttière du coin… on lui donnait du lait, et de la viande et elle revint… sur le trottoir d'en face une dame donnait déjà a manger à tous les chats du quartier, mon jardin était donc un point stratégique pour eux… alors ils prirent l'habitude à certaines heures, toujours les même d'élire leur QG dans ce coin du jardin… De mon arbre je les regardais, je leur parlais, en miaulant, je leur chantais même des chansons, j'avais l'impression qu'on se comprenait. Mon père continuait à les chasser, mais dès que j'étais là ils revenaient. Tous les jours avec ma sœur on s'occupait d'eux. Un jour on entendit de petits miaulement dans les troènes. là la découverte de petits chatons de petites boules du noir au gris, de l'uni au rayé… les yeux tout collés, ils grandirent et jamais je ne les oublierais… les voir jouer, avec les herbes, se courser, s'attraper, se donner des coups de pattes… de ce jour, je ne pourrais pas m'imaginer avec des chats en appartements… Et il eut de cette portée cette petite chatte toute noire, toute douce, toute mignonne… les autres chats disparurent… il ne restait qu'elle… le soir elle miaulait à notre fenêtre, nous attendions que mes parents s'endorment et nous la laissions entrer et elle dormait au chaud avec nous, avant que mon père se lève, nous la mettions dehors… Quand nous laissions la fenêtre ouverte, nous la retrouvions parfois caché dans le placard, elle mit bas au même endroit de nouveaux petits chatons… Lorsqu'il faisait froid, le soir, elle les hissait un par un sur la fenêtre et miaulait pour nous prévenir qu'on devait leur ouvrir.Alors on les rentrait chaque soir, ils avaient droit à nos soins, du lait, (parfois au biberon que l'on vidait de leurs petits bonbons tous colorés), des caresses et des bisoux… La journée, ils étaient totalement libres, jouaient, chassaient, dans tous les jardins aux alentours… de cette période j'ai gardé l'amour inconditionnel des chats. et ils m'ont inspiré le goût de la liberté.

  • des journées entière dans les arbres…

    Mon jardin était le seul que longeais sur un de ses côtés les bâtiments… les fenêtres donnaient la vue direct sur nos jeux et activités… pas d'intimité possible… lorsque ma mère descendais pour étendre le linge, il y avait toujours une voisine pour le papôtage… cela pouvait durer des heures, et c'était une des activités favorite de ma mère… une de ces voisines était là moins que les autres car elle tenait le kiosque à journeaux près de l'arrêt de bus, où je m'alimentais en Météor, Etranges aventures, Sidéral, Blek le roc, Zembla, Kiwi, Creepy, Eerie et les premiers numéros des X-men, Dardevil et Spiderman…
    Encerclant la petite maison, le jardin dessinait une sorte de U tout autour. J'avais la vue sur les autres jardins et je rêvais de franchir les frontières et de les visiter… Plantés dans tout le jardins, des cerisiers, sauvages et Montmorency, que je dégustais à longueur de journée, un abricotier, qui une année donna tellement de fruits que ses branches cassaient. Une année on en fait des bocaux, et durant un an ou deux, j'en mangeait encore! Un prunier dont les branches me servaient d'échelle pour monter sur le toit de la maison. Des framboisiers que ma mere considérait comme de la mauvaise herbe…
    les lilas qui embaumaient le jardin quand c'était la saison et dont le parfum reste ma madeleine… Les forthysia dont les belles fleurs jaune annonçaient l'arrivée du printemps… Des branches je faisait des arcs et des flèches.
    deux tonnelles, une cabane… et une allée de gravier blanc…
    la tonnelle dont les treillis recouverts par la vigne vierge aux magnifiques roux, abritais mes siestes de bébé… parfois on y déjeunait, trop rarement. Le cabanon était surtout là pour ranger les vélos, solex et les outils de jardins… Lorsque je fus ado, j'aurais voulu en faire ma chambre, j'en fis seulement mon atelier, je bricolais mes fauteuils… (j'ai été tapissier décorateur dans une autre vie)
    Devant la tonnelle un minuscule bassin, lorsqu'il faisait chaud, on le remplissait et je passais mes journées a entrer et sortir de l''eau…
    Dans l'allée quelques sauterelles… c'étaient leurs dernières années… lors des canicules on y montait - c'était alors la fête - une tente canadienne assez grande, les matelas gonflable en toile, les lits de camps, et on y dormais…
    J'avais une minuscule petite tente "tipee" avec la panoplie de cowboy en cuir vert et rouge… un petit vélo rouge très solide… fallait bien cela avec moi… je me souviens très bien du jour ou on père me fit pédaler toute l'allée et que je ne tombais pas à terre… j'eu également une magnifique voiture à pédale rouge Ferrari… j'eus un certain succès avec lorsque je la sorti du jardin pour la montrer fièrement à mes copains des cours…
    j'étais trop timide pour aller jouer avec les autres enfants, je passais essentiellement mes journées avec ma sœur et ses copines… Elles vivaient en appartement et elles aimaient venir jouer dans le jardin ou nous étions protégés des autres enfants… moi j'étais le petit frère qui les embêtait à longueur de journée…
    Parfois ma sœur et moi, on mettait une couverture sur les herbes folles du jardin et on restait tranquille…
    je passais beaucoup de temps à observer les fourmis et les araignées…
    Et je passais des journées entière dans les arbres…

  • Cités jardins - les bandes

    Ma rue… côté droit, les pavillons, les jardins (à part le mien) rivalisait de floraison… le mien était surtout planté d'arbres fruitiers… Sur le trottoir d'en face les enfilades de cour ou je jouait…les grands immeubles gris… Et là beaucoup d'enfants que je retrouvais à l''école, que je rejoignait malgré ma mère qui préférait que je joue dans le jardin… mais moi je voulais jouer avec eux… la cour du bas contre la cour du haut, les deux cours contre les enfants des gardes mobiles, ou l'autre cour la dernière avant la voie ferrée… Cow boys et aux indiens, à cache cache… les cachettes ne manquaient pas… l'été, à l'approche du Tour de France, on traçait sur la terre poussière des cours des pistes préfigurant les routes du tour. Nos billes roulaient et là ou elles s'arrêtaient, nous posions nos figurines de cyclistes… certains gamins ne manquaient pas de malice, parmi nous il y avait déjà de vrais petits voyous, et sur les photos de classe, ça se remarque déjà, et ceux là même qui ne manquaient jamais de me chercher noise sont devenus par la suite de véritables voyous et ont rejoint les rangs du banditisme… Nous étions des enfants des cités et nous pouvions voir les bandes de blousons noirs qui se réunissaient sur les bancs de la petite place à côté du Familistère…Les Malagutti parquées sur le trottoir avec des décorations sur les poignées et de petits drapeaux…Il y eu deux ou trois fois des batailles rangées entre bandes du type de celle de West Side Story… cran d'arrêt… Mon frère se fit agresser un jour ou il portaient des chaussettes de couleur, ce qui en se faisait pas trop… il était suspect d'homosexualité pour cette seule raison… Vers 1965, il avait un petit groupe - les Wimps - et jouait dans ma cave… le répertoire était composé de reprises des Chaussettes Noires - ils firent un concert avec eux - les Yardbirds, Them, et les Stones… Lorsque mon frère voulait jouer à la manière des Who, ses copains horrifiés par les larsens prétendaient que ce n'était pas de la musique…
    Nous avions un électrophone et quelques disques trainait, je les écoutait souvent… Dalida (avant qu'elle ne devienne insupportable ! sa meilleure période :Barclay!) Aglaé la sauvage du nord, felix leclerc un autre canadien… les Shadows (une pochette qui me fascinait), les Beatles, les Stones que mon frère préférait aux gentils beatles, les Chaussettes noires… Mon autre frère lui était parti pour le service militaire et me laissait lui les sons de la nouvelle Orléans… Nous avions un poste de télé en noir et blanc, je me souviens - un de mes premiers souvenirs - du Noêl 1960, je me souviens des jeunes filles qui hurlaient aux émissions de Guy lux, on entendant à peine les chanteurs… Une fois par an Disney… Thierry la fronde (on y jouait beaucoup !) Poly, Twilligth zone, Les Incorruptible que je n'avais pas le droit de regarder… Carré blanc ! je m'allongeait dans le couloir et j'essayais de voir quelque chose de par la trappe d'aération de la porte… Ma sœur se regardait dans le miroir et chantais les chansons du Palmares de la chanson, ce qui avait le don de particulierement m'agacer… et nous passions des heures à jouer sur le lit et a sauter comme au trempoline…

  • Le chemin des écoliers

    Aller à l'école relevait pour moi du parcours du combattant… j'ai mal commencé… toujours en retard, j'étais souvent puni pour cela… Lorsqu'il neigeait ou faisait froid, ma mère me gardait à la maison… j'accumulais ainsi du retard scolaire que je ne rattrapais jamais… Pas question de travailler à la maison, on ne me faisait pas faire mes devoirs, ma sœur ou mes frères avaient sans doute autre choses à faire que de s'occuper du petit dernier… Lorsque mon père entrepris de me faire apprendre le calcul, il s'y prenait mal, et cela devenait vite un drame… il perdait patience et rapidement je me dégouttai des chiffres qui devinrent à tout jamais opaques… Je me souviens de peu de choses concernant la maternelle, lorsque ma sœur réussissait à me trouver alors que je me cachais, j'y allais… alors elle traînait avec elle un poids mort… je n'ai pas l'impression d'y être allé en continu… un jour je fis un petit pot en terre, je le peignais en bleu avec des pois… ma première œuvre… je pense que je n'y ai fait que cela… Mal fagotté, car "les enfants ça se salit en jouant" un souvenir de m'être "abandonné en classe… la honte… et a peu prêt tout… je crois me souvenir que les filles et les garçons n'étaient pas mélangés, et dans la cour de récréation, les filles étaient à la vanille et les garçons chocolat.
    Surtout le chemin de l'école… quand j'étais plus grand… je pouvais passer à travers la gendarmerie, le matériel roulant, que journellement nous regardions passer lorsqu'ils rentraient ou sortaient, les garages ou il y avait même des tanks… les BMW noires magnifiques, rutillantes avec leurs chromes… le terrain ou les gendarmes saluaient le drapeau et la dénivellation de la zone ou sur toute la longueur des bâtiments une sorte de tranchée… j'aimais passer par là… c'était très bien tenu et je jouais à la guerre avec mes copains d'école. Un midi nous entrâmes même dans un tank, garé sans surveillance…
    Je pouvais passer aussi par l'ancien chemin du ruisseau, que mes frères ont connu, mais qui depuis était comblé. Derrière le théâtre "Les loisirs". Une petite pente ou lorsqu'il gelait nous faisions de la luge sur nos cartables de cuir. A travers les cours, un détour lorsque rarement, j'étais en avance. Face aux loisir, une petite place avec une sculpture que nous nommions "la louve" et en fait était un bulldogue avec deux chiots… La bête de cuivre était imposante, et j'aimais grimper dessus lorsque je rentrais de l'école… Un jour à Toulouse, au jardin des plantes, j'ai retrouvé la même.
    Lorsque je montait de par ma rue, jusqu'à "La fraternelle" en faisant le tour, je passais devant "Chez domino" ou je pouvais acheter des bonbons à 1 centimes avec de l'argent que je prenais dans le porte-monnaie de ma maman.
    Je sortais rarement du périmètre des Cités… déjà il y avait de quoi faire… Un midi au sortir de l'école, je suivi deux copains, et je traversais la voie ferrée… je me retrouvais dans la lande, du côté des manouches… je rentrai 2 heures plus tard… je m'étais perdu…
    Petit je sortais du jardin… je pense que c'était plus par souci d'exploration qu'autre chose… 4-5 ans, je disparaissais et ma maman affolée alertai la police… on me recherchais… on me retrouvais du côté de Villiers-sur-marne, je traversais la route, manifestement égaré… ou du côté du viaduc de Nogent que je traversai en suivant la voie ferrée…
    Manifestement mon jardin ne me suffisait pas, il était sans doute trop petit pour moi…