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Nous sommes du soleil

Mon premier job fut un job d'été, j'étais sorti de l'école Boulle sans diplômes, je n'avais pas voulu le passer et le dernier jour de l'examen, le RER qui me menait à Nation m'emmena pour une ballade dans paris, seul, sous une belle journée de soleil… Mes parents furent chagrinés de ma démission mais ne me firent pas de reproches. Commencèrent dix années d'errances, de fêtes enfumées, de périodes chomagées alternant avec des petits boulots… sans diplôme je ne me voyait pas me présenter chez un tapissier décorateur pour y travailler, j'étais persuadé de ne pas avoir le savoir-faire suffisant, aussi je faisait régulièrement demi-tour des que j'arrivais devant la porte. L'été arrivant, mes potes partaient en Grèce, moi je ne pouvais pas les suivre, ils partaient en bande, je les enviait… Ils étaient étudiants, libres et insouciants en apparence, je me donnais l'air cool, et libéré… alors je n'avais que ma Mobylette orange repeinte en mauve (le même mauve que mes tuniques indiennes) et je traînais ma banlieue) toutefois un pote me donna l'adresse d'un véto qui cherchait quelqu'un pour le mois de juillet pour l'assister. J'avais en vue d'accompagner D. pour une ballade autour de l'Europe avec une carte Interail qui nous donnais le parcours illimité sur les rails d'Europe. aussi j'acceptais ce petit boulot. Du côté Bastille il y avait le cabinet de vétérinaire, le premier jour, j'assistais le véto. Il devait pratiquer la castration d'une petite chatte… Sans faire la relation avec ce que je voyais, je vomi… Alors je restai avec le vieux qui toilettait les chiens. Le vieux avait son verre toujours en charge dans la petite pièce qui servait à accrocher os vêtements. Son verre culotté par le vin était sa fierté… Il me montra comment laver les chiens, je commençait par un petit chien assez agressif que l'on musela et qui se montra tout penaud lorsqu'il fut douché… et rapidement je pris tous les chiens que l'on apportait, lui, tondait, les caniches. Ce fut un mois plutôt marrant. et je partit pour un mois de train avec D.
Nous allâmes en un mois à Oslo, Göteborg, Amsterdam, Hambourg, Vienne, Athènes, le Péloponnèse, Belgrade, Skopje, Genève, Nice… Dormant dans les trains, il avait les horaires dans sa tête… Les années après je partais pour la Grèce et comme j'étais pas très riche, nous dormions sur les plages… la vie était douce, la Grèce pas chère et les petits déjeuners de fromage blanc et de miels étaient fort appréciés… Sans toit, sans argent, nous vivions comme des rois, couchés sur la plage, des que les gens du coin la désertait nous étions tranquilles, parfois nous rencontrions des gens avec qui passer la soirée… et je m'endormais les yeux écarquillés pour voir les magnifiques ciels étoilés de la Grèce… les gens étaient plus que gentils avec nous et personne ne touchaient a nos sacs que nous laissions sur la plage pour aller faire des ballades… le matin, la chaleur du soleil nous réveillait et direct dans la mer pour faire un semblant de toilette. Nous visitions les monuments, la Grèce dans toute sa longueur, la Crète, ou des allemands avaient ouvert un petit bar très tranquille ou nous allions nous rafraîchir et nous restaurer pour pas cher près de la plage de Paleochora. je me sentais en communion avec la nature, je ressentais ce que devait ressentir les grecs anciens, cette sorte de fusion avec la mer, le soleil, et je chantais la chanson de Yes "Nous sommes du soleil". Je n'avais pas vu More le film avec la musique de Pink Floyd, les hippies n'étaient pas loin, et la Grèce sortait du régime des colonels et découvrait la liberté… parfois les gens nous parlaient de Saint-Just, de la révolution française qu'ils connaissaient mieux que nous.
en revenant d'Istanbul ou j'avais passé une semaine dans une sorte d'hôtel de routard, cette année là j'étais parti seul (une volonté) et un mois durant je n'avais été seul que le temps d'une correspondance… à Istanbul j'avais renoncé de partir suivre la route des Indes… sage décision, sans argent, sans visas… je garde d'Istanbul la vison d'une ville peuplée de voitures américaines années 50, de façades de bois, et déjà l'orient… Le café ou les hippies débarquaient avant la route des Indes… 
en revenant d'Istanbul, tranquille dans un wagon à discuter avec des suisses avec qui j'avait sympathisé… la frontière romaine était proche… des types du compartiment a côté me demandèrent de garder leur valise… il la posèrent sur le porte bagage à côté de mes souvenirs, (couverture, narguilé, cafetière turque…) ils me donnèrent aussi à garder pour eux une liasse de billets… je pris le tout sans me poser de questions… tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… Peace and Love…
A la frontière, le train s'immobilise, les douaniers débarquent accompagnés de chiens, très bruyants… ils nous demandent ce que nous avions a déclarer… rien bien sur… je ne pense même pas a la valise des types… je me demande seulement ou ils sont passés. les douaniers s'en vont le train redémarrent et nous passons la frontière… Et les voici de retour… ils récupèrent la valise et je leur rends sans même m'interroger ou penser à être récompensé, leur argent, et ils disparaissent avec la liasse de billets et la valise…
Et le voyage se fait sans encombre jusqu'à paris, dormant dans le couloir pour pouvoir m'allonger et le jour papotant dans une ambiance joyeuse… ravi de revenir a paris et de ces vacances merveilleuses d'où j'ai bien failli ne jamais revenir.

Commentaires

  • J'adore ta façon de raconter cette période de ta vie. J'ai fais le voyage avec toi. Quand j'avais 18 ans (il y a bien longtemps) j'ai révée de partir comme ça, seule, a l'aventure. Mais le train n'a pas quitté ma chambre d'Aubervilliers.
    Bonne journée
    Bisous

  • Fabuleux ce récit. Tu as vécu vraiment tout cela ? Les voyages forment la jeunesse, dit-on. La vie à l'époque était douce, pas de problèmes de confiance entre personnes étrangères ou pas. On est un peu naif à cet âge là mais rien ne t'est arrivé de mauvais c'est ce qui est bien dans ce récit. Maintenant, tu peux dire : "j'ai vécu ...."
    Merci et bonne journée.

  • oui ce que j'ecrit est toujours du vecu… je pensait sincerement que ma vie avait été plate et en ecrivant je decouvre que finalement non… j'en suis le premier étonné… il ne m'est rien arrivé de mauvais mais je crois que c'était de la chance…

  • Re-bonjour,
    Alors bienvenu au club des guitaristes. Bon début pour toi à moins que tu ais déjà gratté ?

  • "nous sommes du soleil".......n'est ce pas le titre d'un album? aide-moi, je perds la boule.......

  • c'est le titre d'un morceau de YES - http://fr.wikipedia.org/wiki/Yes
    premiere période, chanté par jon anderson… dans l'album de 1974 "Tales from Topographic Oceans" un morceau de 21:33 le refrain chanté en partie en français… cela reste magnifique.

  • yes! çà y est ! je m'en rappelle maintenant c'était un double album
    mais quel âge tu as toi pour écouter des trucs si vieux ?

  • j'ecoute aussi mozart et j'ai pas son age… a part cela y'a des trucs bien aujourd'hui aussi

  • Il y a des périodes de nos vies qui sont comme magiques. On n'en prend pas forcément coscience sur le moment, on en profite juste et c'est déjà bien. Mais le temps passant, elles s'impriment d'une manière bien spéciale dans notre esprit et deviennent magiques, on y repense avec douceur et bien-être. Un peu de nostalgie aussi bien sûr, mais la nostalgie n'est (à mes yeux en tout cas) pas du tout un sentiment négatif.

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