Dans ma chambre d'ado, je m'endormais toujours avec des bouquins, je dévorais surtout des livres de science fiction, et généralement je m'endormais dessus, je lisait énormément, jusqu'à 3 bouquins par semaines, sans compter les Bédés…
Ce soir là je me sentais bizarre, comme si ma boite cranienne était en verre… translucide et que l'on pouvait voir à travers mon crane… ma tête n'était pas vraiment douloreuse, pas une migraine, pas une cépahlée le sentiment que mon crane était fait de verre…
le lendemain, je me portais comme un charme, je faisait mes petites visites à mes potes, mes tours de mobylette… ma petite vie…
Mais le soir au moment de m'endormir ça recommençais et évidemment, je n'en parlais à personne… je m'interrogeais…
Peu à peu ces sensations laissaient place à une nouvelle sensation plus désagréable celle ci car elle me paniquait…
Je sentais mon corps se dissoudre dans l'espace clos de ma chambre et mon corps finissait là ou se posait mon regard… peu à peu, il se fondait à l'immensité du ciel, du cosmos et jusqu' à l'infini… je percevais alors cet infini dans toutes ces dimensions - spatiales et temporelles - et j'avais peur, je me depechais de rassembler mes esprits et de revenir sur terre.
la journee… rien. mais le soir cela reprenais…
de plus en plus souvent, n'importe quand du moment que j'étais seul, que la nuit était tombée. Et alors cette infini se métamorphosa en un vide rempli de "plein", dôté d'une conscience… d'une multitude, d'une unicité qui englobait tout ce que je pouvais percevoir.
"Cela" attendait quelque chose de moi. Que je ne pouvais donner, que je ne pouvais appréhender, comprendre…
"Cela" me parlais sans mots, j'étais "Cela" et "Cela" était autre.
"Cela" était infini, peuplé, et était la substance de tout. "Cela" était tout. "Cela" était extase.
J'avais très peur, je me demandais si je n'étais pas devenu fou. Je ne me voyais pas en train d'expliquer cela à mes parents ni à mes copains, je restais seul avec "Cela".
Je me demandais si "Cela" n'était pas Dieu… ce qui me semblait être la définition la plus proche.
Je n'ai pas eu d'éducation religieuse, je suis bien allé un peu au Cathé, mais pas longtemps, ça m'emballait pas, et m'empechait de jouer dans la cour avec mes copains, ma mere ne me paralis pas de ces choses là bien que croyante (fille de marin) et elle mettait un point d'honneur à être chrétienne sans être crédule. Mon père quant à lui était un anticlérical convainu et ne parlais des curés qu'en termes choisis"cureton, grenouille de bénitiers, culs-bénis, Marie salope…"
Moi j'étais visité par dieu… alors deux solutions : ou je traversait des hallucinations, ou bien je traversait une authentique épiphanie (je ne connaissait pas ce terme à l'époque). je le formulais plus ou moins ainsi.
Et personne pour me rassurrer et répondre à mes interrogations.
Je ne me sentais pas fou, Quant au concept de dieu, il me paraissait bien trop mystique et bien trop éloigné de ce que je connaissait de l'idéologie chrétienne…
je me disait que si je cédais à cette hypothèse là je me devais de devenir un saint… une sorte de saint, de vouer ma vie à cela. je trouvais cela assez dingo.
Durant cette expérience, je devais "mourir" accepter de me fondre dans "Cela" me laisser porter par cet infini, et par cette présence, devenir elle et être elle. je me sentais partir, et je paniquais et revenais.
cela dura quelques mois durant lesquels, je souffrais.
je n'avais pas de réponses, je devais trouver une solution pour sortir de là… j'essayais d'analyser avec le plus de lucidité possible… Fou ? je ne l'étais pas. Il me semble… Saint ? non plus…
je me disait que je vivais ce siècle et que je devais plutôt vivre ma vie d'homme et qu'à l'heure de ma mort réelle, je verrais si il y a un après, un ailleurs et "Cela". Je ne voyais pas d'autres alternatives. je douais de la réalité de ce que je percevais… simple épisode psycho-bidule ou vrai expérience mystique?
je décidais que la vie quotidienne était la vraie solution, et tout partit d'un coup, et, à ce jour je n'ai plus jamais eu de "visions", ni d'épiphanie.
Commentaires
Tu as eu mon mail hier?
yes !
Tu t'en es bien sorti , apparemment. :)))
et là, j'ai combien de doigts ?
bon retour yoyo, bises.
Vivre l'instant guérit de beaucoup de choses, notamment des angoisses.
Quel étrange état ce devait être...
C'est triste de n'avoir personne à qui se confier.
bon retour de vacances!!!
J'ai moi aussi eu mon passage dans cet espèce d'état là. C'est vrai que l'on se pose des tas de questions. c'est vrai que c'est curieux comme sentiment…Mais bon, tu vois que c'était rien !
je ne connais pas le mot epiphanie...? Mais ce que je vois est que c'est dur de vivre des pmoement comme ça et n'avoir personne à qui parler...ça doit être terrifiant!
mERCI POUR TON PASSAGE CHEZ MOI.
Yo !! cher toi.
Il y a des choses auxquelles nous n'auront jamais de réponses...
J'ai connu un gars, il était pion dans un lycée, avait les cheveux roux, une barbe et aimait mettre un cape noire, un excentrique quoi... un jour qu'elle ne fut pas ma surprise de mle voir à la télé puis ensuite dans des magazines, car un jour dans son lit, il s'est aperçu qu'il arrivait à sortir de son corps et voyager dans d'autres lieux mais chaque fois qu'il réintégrait son corps, cela lui était de plus en plus douloureux, je ne sais pas ce qu'il est devenu.
je t'embrasse, merci d'être passé me faire une petite visite sur mon blog, le tien est toujours un régal de lecture, de plus je me retrouve dans beaucoup de tes mots.
Bisous, passe une agréable journée.
des choses etranges, inexplicables, desfois ca vaut, mieux, ca laisse sa part de mystere ...
en général, je m'interroge, mais je tache de rester le plus possible collé au réel… tous ces truc un pu mystique, c'est pas pour moi, j'ai une allergie à ces choses là…
OUFFFFFFF ! Sauvé !
Je trouve ça génial - comme un escalier auquel il aurait manqué quelques marches de ces pierres inégales...
J'ai entendu dire par qqu'un qui tenta de faire la synthèse de la réalité concernant l'existence d'un "maître intérieur", qu'il pourrait bien s'agir de notre quotidien (J-Y Leloup, une fois). Peut-être un nouveau rapport avec le pain ?
Pour ma part, j'ai vécu assez torturée ne sachant pas dire si j'avais subi ou créé l'évidente fonction du "pourquoi" de chaque instant face au mouvement de rentrée des images ou de la sensation (sans l'échange ?).
Cela pendant 5 ans, suite à une décision prise aussi "froide" et intelligente que vous - recouverte d'oubli - au même âge etseule dans la cour de mon lycée (je sais où à cause de mon regard lui-aussi attiré au loin).
Le début de ce que je n'appelle pas souvent "tangente sociale".
Ce qui fait peur, c'est qu'il nous paraît encore nécessaire de justifier...