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  • simple d'esprit

    je n'ai rien, ni ne possède rien.
    tant mes yeux comptempleront
    les levers de soleils,
    la rosée sur les herbes
    que la chaleur de l'été
    chauffera doucement
    ma nuque…
    je serait heureux
    je n'appartient à personne,
    ne veut posséder quiconque
    je ne voudrais n'avoir
    qui ne soit vif-argent
    ou nuage, qui ne soit
    comme l'eau qui coule
    et se faufile entre les doigts.
    Tant mes yeux comptempleront
    les levers de soleils,
    que la chaleur de tes baisers
    chaufferont doucement
    ma nuque…
    je serait simplement heureux

  • Belleville-sur-Seine

    Il a bien fallu se mettre à bosser pour pouvoir être indépendant… Pendant les années de dilletantismes baba, puis la punkitude, j'étais toujours chez mes parents… Liberté totale mais pas d'argent pour faire ce que j'avais envi, m'offrir ce qui me plaisait… et puis j'avais envi d'avoir mon lieu à moi… Aussi je cherchais un emploi de tapissier, renouant ainsi avec mes études à Boulle et la vie "normale"… Je n'avais aucune idée des salaires (et encore maintenant), ne savais le négocier, ni poser mes exigences, le temps que je cherchais du boulot, j'arpentais les rues de paris en long, en large et j'explorais ainsi mon futur territoire… Découvrant avec émerveillement la rue de la Mare (j'y revivait les films de Carné, Renoir et les livres d'Henri Miller) décryptant le vieux Belleville détruit par la promotion immobilière, je cherchais l'histoire sur les vieux murs… La rue des cascades ou sévissaient souterrainement ce qui deviendra la Mano Negra, les Négresses vertes, Métal Urbain… , Pali Kao, les squatts et le Gibus peuplé alors de crêtes et de cuir. Je m'amusait à prendre le contrepied de l'attitude et venir au gibus habillé décalé et bousculer les cuirs les plus brillants, ceux qui affichaient le plus de chaînes et leur prendre la tête en critiquant leur T-shirt Sid Vicious en argumentant que le punk c'etait justement No heros et la fin des idoles… J'étais très provocateur et je n'hésitais pas à braver les dangers avec une certaine inconscience… en même temps d'une timidité extrême, je n'avais pas de petite copine et connaissait peu de gens, échappant ainsi aux côteries tres parisiennes de l'underground de l'époque que je recherchait pourtant en allant aux concerts et en me tenant informé d'absolument tout ce qui se déroulait à cette époque là… Je m'habillais avec recherche et en échappant aux stéréotypes et parfois je cousait moi-même mes vêtements… je dévorais les vitrines des halles, ne pouvant pas m'acheter les derniers avatars des modes rock qui se succédaient à une vitesse hallucinante d'une mode par mois, et j'échangeais un jour des blousons et spencers Krüger® qui me faisaient particulièrement envi contre la tenture murale de son apparte… J'étais au anges je voyais enfin la bande des Halles de l'intérieur… et toujours avec ma distance et ma réserve habituelle… J'écoutais tous les disques importants de l'époque, je savais tout sur tout… je n'avais que cela à faire…
    Et puis je trouvais enfin mon premier vrai job… un petit magasin de meubles, rue des Pyrénnées, je fut embauché par le patron haut en couleurs, une juif algerois, malin et rusé qui me paya extrêmement mal… mais je ne savais pas parler d'argent et j'étais tellement content que l'on me prenne…Z.i passait son temps à rouler les clients, et s'amusait de tout, on voyait défiler ses maîtresses et les clients mécontents, il descendait parfois en catastrophe au sous sol ou nous travaillions, et s'enfuyait par la porte de la cave, et revenait des l'alerte passée… Avec alain, Issa nous faisions chaises et têtes de lit Louis XVI et louis XV à la chaine, les vernissions de A à Z, montions des placards, et les livrions aux clients… là le temps ou nous étions dans la camionette, je me balladais, je decouvrai le monde avec des yeux grands ouverts… parfois quelques pourboires, lorsque nous installions des rideaux, des tentures murales… Z.i était le premier juif que je rencontrais, il m'était mystérieux et folklorique, je ne comprenais rien à son monde, à son franc-parler coloré et souvent vulgaire, il me choquait par les quolibets qu'il adressait à chacun, nommant les gens avec des noms à la Haddock… Ignorant des couûmes d'Afrique du nord, je trouvais son goût tres kitch et cheap… Mais ses clients avaient la même origine et le même gout pour le paraître, le tape-à-l'œil… Moi qui ne pensait qu'Avant-garde et Art, j'étais en terre inconnue… Z.i avait un copain qui tenait un magasin fabrique de vêtements en peaux sur la petite place à côté, il y récupérait les déchets pour garnir les sommier sur lequel il nous fit apposer des étiquettes Epeda… quelques mois plus tard… la réaction ne se fit pas attendre… des vers dévoraient les peaux des sommiers et les clients furieux arrivaient… re-ouverture des portes de la cave… Issa lui est Ivoirien, et nous nous entendons très bien, et nous passons les journées à discuter de tout et de rien… et Alain le chef d'atelier vit lui sur la nostalgie de sa jeunesse minos passée a danser en discotheque sur la soul et le rythm n' Blues… l'apprenti lui venait de la banlieue et avait des liens de parentés avec Mesrine qui à l'époque fit beaucoup parler de lui… un petit gars extremement gentil typique de la banlieue Montreuilloise… Nous ouvrions le magasin en rengeant les lourdes grilles apposées sur les vitrines, descendions l'étroit escalier jusqu'à le poussiereux sous-sol et chacun prenait sa place… là nous attendaient les carcasses de sièges… les journées me paraissaient longues, lorsqu'il n'y avait pas de livraisons… Souvent dans Menilmontant ou Belleville… Les clients avaient tous le même genre d'intérieur… souvent Louis XVI pas le style historique celui du sentier.Rarement j'étais épaté par le gout de ces personnes là… je rêvais de faire autre chose, le dessin, la peinture… et je me disait que plus tard…
    Tout ceci me paya mon premier studio… minuscule; derrière Jourdain à deux pas de mon boulot… Avec les chutes de Krüger je retapissais de rose cette chambrette… une petite cuisine et une petite salle de bain… Qu'importe j'étais à paris, j'avais du mal à joindre les deux bouts avec mes 800 francs de loyer, mais j'étais à paris… assez seul malgré mes amis de champigny Jacques et Barbara qui s'était installés en couple du côté Ménilmontant. Et ma vie parisienne débutait.

  • VOTE !

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  • chaviré

    j'en ai fini avec le désespoir, avec l'attente
    ce monde ira à vau-l'eau sans moi…
    Au diable les fatalités, l'irrémédiable !
    Je ne prends que l'or des murs
    les veines des pierres,
    je lit l'histoire sur les murs .
    Mes pas glissent sur les avenues
    je cherche des sourires.
    je vais là ou me portent mes rêves.
    La ville comme un écrin.
    Les rues comme terrain de jeux
    Je serre des corps chauds et tendres
    et j'embrasse les passantes.
    Leur chante des mots chavirés,
    charme leur corps, décore
    l'instant leur vie..
    Paris ne sera plus jamais gris
    j'y cherche des sourires.

  • so special…

    Dans mon petit jardin, fruitier et arboré j'étais heureux, je jouai seul ou avec ma grande sœur… je regardais les fourmis, les araignées, les dernieres sauterelles de ce coin de la banlieue, et je faisait du velo ou de la voiture a pedale… les journées passaient sereinenement et tranquillement, un de mes freres passait son service militaire, je ne me souviens même pas l'avoir vu à la maison avant cette période, l'autre était au lycée et lorsqu'il était à la maison il disparaissait chez les Magnelli. restait juste ma sœur et ma mère. Mon pere lui travaillait dans des chantiers, au loin, souvent en déplacement… Il ne rentrait la plupart du temps que le weekend, fatigué et harrassé.
    J'étais quand même un peu livré à moi-même il faut bien le dire. Au delà du jardin c'était l'inconnu, je m'en échappais de temps en temps, faisant des fugues vers 4-5 ans… jusqu'à Villiers sur marne ou Nogent… mais la plupart du temps l'attarit était en face, dans ces cours de terre battue, ou jouaient ensemble les enfants des immeubles. Ils se connaissaient tous et avaient grandis ensemble, moi, j'avais déjà pris l'habitude d'être seul et de jouer seul. Lorsque je commençais à traverser la rue, sortir du jardin, je devais retrouver les copains d'école. Elle avait tres mal commencé, J'allais à la maternelle, qauand ma sœur arrivait à me retrouver, elle emmenait un petit garçon qui se débattait et qui refusait d'y aller. Les rares scènes de maternelles dont je me souvienne sont le regard envieux evers les petites classe qui allaient faire la sieste (je n'y étais pas allé donc?) et les fois ou je ne pouvais me retenir et la gêne et le malaise que cela provoquait… je rentrai avec un pantalon qui n'était pas à moi, sans doute pas tres elegant… Un jour cependant, il yeu des jeux de bêton, en bois, colorés, je ne me souviens que de ce détail, ainsi que le jour ou je fis un petit pot de terre cuite que je peignais en bleu avec des taches vertes - il est encore à la maison. C'est tout pour la maternelle.
    quant à la "Grande école" j'ai souvenir d'être constament en retard et à chaque fois de me faire réprimander. Une fois je restait dans la cour toute une matinée sans oser bouger de là. je me sentais à part. Dans des circosntance pars tres clair en debur d'année on me fit changer de classe. Et finalement d'école. Je me suis toujours demandé si je n'avais pas subi les précédents passages de mes frères et de ma sœur. L'autre école n'était guere mieux cela s'arrangea sur les horaires, mais j'étais dans la liste des mauvvais élèves, je culpabilaisait et plus je culpabilisait de ne pas y arriver, moins je demandais de l'aide… cela ne me serait jamais venu à l'idée de demander que l'on m'explique mieux, ou de faire repeter le maitre. j'avais peur que l'on me trouve stupide…
    Les garçon de la cour étaient des futurs voyoux, certains finiront en prison, certains finiront mal; d'autres disparaitrons du paysage je leur souhaite une belle vie, pour l'instant ce sont des enfants…
    Nous jouions à des jeux simples, Chat perché, Gendarmes et voleurs, sarbacanes, Cow-Boys et Indiens, thierry la fronde, et des jeux de billes… mon préféré était le tour de france avec les figurines en plastique des coureurs…
    A cette epoque là je decouvrais la lecture, je lisait bandes dessinnées sur bandes dessinnées, je les dévorais. Un jour j'étais avec des bouquins dans la cour et des plus grands me les prires, je les reclamait, le garçon le lançait à un autre alors que j'étais sur le point de le recuperer. le petit jeu durait tant qu'à la fin j'étais en larmes et à bout de nerfs, souvent je ne recupérait pas mes biens… je finissait par les hair… sentiment neuf pour moi qui était timide et effacé… je me disait que lorsque je serait grand je leur montrerai, je leur ferai voir qui je suis. De ces épisodes renouvellés trop de fois à naqui le sentiment d'être different, d'être spécial, je n'étais surtout pas comme eux, moi je deveindrais quelqu'un et jamais je ne serait stupide et lâche comme eux, je serait different. de gré ou de force j'ai fini par penser que j'étais special, alors je me distinguais, par mes attitudes, mes vêtement, mes couleurs de cheveux, mes idées…
    Ils n'étaient en fait que des enfants, et moi aussi… et il ne me venait même pas à l'esprit que mon frère, mes parents auraient pu me defendre.
    Ce n'était que des enfants apres tout.

  • l'œil du cyclone

    Dans l'œil du cyclone
    ensommeillés et hébétés,
    au loin l'orage gronde,
    nous !, distraits par les paillettes.
    Nous nous débattons en vain
    cherchons notre chemin, mais
    les ronces ont tout envahi.
    distraits par le superflu
    Il nous manque le nécéssaire.
    Laisse les mots du jour, ces paroles
    légères, déni d'éternité,
    s'envoler au premier coup de vent.
    Cache au fond de toi
    les melodies et les rengaines,
    garde les au chaud
    pour les années froides.
    Ne soit pas comme ces enfants,
    à qui l'on agite un sucre d'orge,
    ni comme ces lions appatés par
    des morceaux de bidoches.
    Songe que nous sommes
    comme ces veaux
    que l'on engraisse
    avant de les abattre.

  • Post-modern

    La couleur du ciel
    change peu le silence.
    La couleur de la terre
    change les âmes.
    Marqué par nos empreintes.
    la pierre noire de bitume
    d'amertume et d'oubli
    chasse les cieux bleus
    de l'enfance.
    Commence l'errance…
    il n'y a plus de nul part,
    lorsqu'il n'y a plus d'ailleurs.
    Marqué par nos vacarmes
    chuchotés et hurlés,
    peuplé de foules solitaires
    parlé à l'autre comme on
    se parles à soi-même.
    Nul part où aller
    trouver le diamant
    du fors intérieur.
    Il n'y a plus de nul part,
    lorsqu'il n'y a plus d'ailleurs
    Que sainte technologie
    veille sur nous.

  • A FLEUR DE PEAU

    *"à Fleur de Peau"*
    Photogaraphies, textes et peintures de Corinne CESARATTO,
    à l'Ecole Buissonnière - (Une galerie amie) pour l'arrivée du printemps
    Vernissage le vendredi 23 mars - 18h30/22h00
    Carton_CESARATTO-2.pdf


    medium_Carton_CESARATTO-2.jpg

  • SPECIAL ELECTIONS

    dédicacé à Dominique Citoyenne du Monde
    de pierre Dac et francis Blanche

    podcast

  • Valse au clair de lune

    A ses deux seins dire bonjour,
    ces deux petits niquer,
    se faire et refaire ses tétins
    y passer et repasser
    toute langue pendue
    pile ou face, la retourner
    recto-verso rendre hommage
    à son corps défendant,
    gamahucher, la hisser haut,
    la laisser sans défense.
    à l'assaut par des baisers
    s'en prendre à sa bouche,
    galocher à tout va
    sa bobine, l'émoustiller,
    dans ce tendre temps
    son velours louvoyer
    caresser sans cesse.
    choyer sa bouche
    valse au clair de lune,
    sa vénérée vulve
    vouée à mes baisers.

  • jeux de bouches

    le premier qui jouit à perdu
    elle n'a pas dit quoi…
    alors j'ai perdu la tête
    durant ce tête-bêche
    de dur à mou
    elle a fait mouche,
    dans sa bouche
    j'ai fait douche…
    à touche-minouche
    on jouait la nuit…
    toujours je perdais…
    aux jeux, j'aime perdre.

  • Nous sommes du soleil

    Mon premier job fut un job d'été, j'étais sorti de l'école Boulle sans diplômes, je n'avais pas voulu le passer et le dernier jour de l'examen, le RER qui me menait à Nation m'emmena pour une ballade dans paris, seul, sous une belle journée de soleil… Mes parents furent chagrinés de ma démission mais ne me firent pas de reproches. Commencèrent dix années d'errances, de fêtes enfumées, de périodes chomagées alternant avec des petits boulots… sans diplôme je ne me voyait pas me présenter chez un tapissier décorateur pour y travailler, j'étais persuadé de ne pas avoir le savoir-faire suffisant, aussi je faisait régulièrement demi-tour des que j'arrivais devant la porte. L'été arrivant, mes potes partaient en Grèce, moi je ne pouvais pas les suivre, ils partaient en bande, je les enviait… Ils étaient étudiants, libres et insouciants en apparence, je me donnais l'air cool, et libéré… alors je n'avais que ma Mobylette orange repeinte en mauve (le même mauve que mes tuniques indiennes) et je traînais ma banlieue) toutefois un pote me donna l'adresse d'un véto qui cherchait quelqu'un pour le mois de juillet pour l'assister. J'avais en vue d'accompagner D. pour une ballade autour de l'Europe avec une carte Interail qui nous donnais le parcours illimité sur les rails d'Europe. aussi j'acceptais ce petit boulot. Du côté Bastille il y avait le cabinet de vétérinaire, le premier jour, j'assistais le véto. Il devait pratiquer la castration d'une petite chatte… Sans faire la relation avec ce que je voyais, je vomi… Alors je restai avec le vieux qui toilettait les chiens. Le vieux avait son verre toujours en charge dans la petite pièce qui servait à accrocher os vêtements. Son verre culotté par le vin était sa fierté… Il me montra comment laver les chiens, je commençait par un petit chien assez agressif que l'on musela et qui se montra tout penaud lorsqu'il fut douché… et rapidement je pris tous les chiens que l'on apportait, lui, tondait, les caniches. Ce fut un mois plutôt marrant. et je partit pour un mois de train avec D.
Nous allâmes en un mois à Oslo, Göteborg, Amsterdam, Hambourg, Vienne, Athènes, le Péloponnèse, Belgrade, Skopje, Genève, Nice… Dormant dans les trains, il avait les horaires dans sa tête… Les années après je partais pour la Grèce et comme j'étais pas très riche, nous dormions sur les plages… la vie était douce, la Grèce pas chère et les petits déjeuners de fromage blanc et de miels étaient fort appréciés… Sans toit, sans argent, nous vivions comme des rois, couchés sur la plage, des que les gens du coin la désertait nous étions tranquilles, parfois nous rencontrions des gens avec qui passer la soirée… et je m'endormais les yeux écarquillés pour voir les magnifiques ciels étoilés de la Grèce… les gens étaient plus que gentils avec nous et personne ne touchaient a nos sacs que nous laissions sur la plage pour aller faire des ballades… le matin, la chaleur du soleil nous réveillait et direct dans la mer pour faire un semblant de toilette. Nous visitions les monuments, la Grèce dans toute sa longueur, la Crète, ou des allemands avaient ouvert un petit bar très tranquille ou nous allions nous rafraîchir et nous restaurer pour pas cher près de la plage de Paleochora. je me sentais en communion avec la nature, je ressentais ce que devait ressentir les grecs anciens, cette sorte de fusion avec la mer, le soleil, et je chantais la chanson de Yes "Nous sommes du soleil". Je n'avais pas vu More le film avec la musique de Pink Floyd, les hippies n'étaient pas loin, et la Grèce sortait du régime des colonels et découvrait la liberté… parfois les gens nous parlaient de Saint-Just, de la révolution française qu'ils connaissaient mieux que nous.
en revenant d'Istanbul ou j'avais passé une semaine dans une sorte d'hôtel de routard, cette année là j'étais parti seul (une volonté) et un mois durant je n'avais été seul que le temps d'une correspondance… à Istanbul j'avais renoncé de partir suivre la route des Indes… sage décision, sans argent, sans visas… je garde d'Istanbul la vison d'une ville peuplée de voitures américaines années 50, de façades de bois, et déjà l'orient… Le café ou les hippies débarquaient avant la route des Indes… 
en revenant d'Istanbul, tranquille dans un wagon à discuter avec des suisses avec qui j'avait sympathisé… la frontière romaine était proche… des types du compartiment a côté me demandèrent de garder leur valise… il la posèrent sur le porte bagage à côté de mes souvenirs, (couverture, narguilé, cafetière turque…) ils me donnèrent aussi à garder pour eux une liasse de billets… je pris le tout sans me poser de questions… tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… Peace and Love…
A la frontière, le train s'immobilise, les douaniers débarquent accompagnés de chiens, très bruyants… ils nous demandent ce que nous avions a déclarer… rien bien sur… je ne pense même pas a la valise des types… je me demande seulement ou ils sont passés. les douaniers s'en vont le train redémarrent et nous passons la frontière… Et les voici de retour… ils récupèrent la valise et je leur rends sans même m'interroger ou penser à être récompensé, leur argent, et ils disparaissent avec la liasse de billets et la valise…
Et le voyage se fait sans encombre jusqu'à paris, dormant dans le couloir pour pouvoir m'allonger et le jour papotant dans une ambiance joyeuse… ravi de revenir a paris et de ces vacances merveilleuses d'où j'ai bien failli ne jamais revenir.

  • Baba cool

    Ma bande… celle de la cabane… était une bande de mecs, pas de filles dans le groupe… Alors je trainais sans grosse conviction avec quelques personnes de mon quartier, disons que je les trouvais juste marrants, mais je me sentais trop différent d'eux, je leur reprochais leur esprit étroit et leur absence de curiosité… j'imagine que je me trompais sur leur compte. Ils parlaient fort comme les adolescents et leur seule préoccupation était d'aller le dimanche apres midi en discothèque… Moi j'aimais le rock, eux n'écoutaient que de la variété de base… tout nous séparait…
    J'avais fini l'école Boulle et j'avais refusé de passer mon diplôme, je voulais vivre en communauté, devenir hippie, et vivre dans un univers Pop. "Ne travaillez jamais" me semblais un slogan percutant et juste. Ne pas être récupéré, Ne pas se faire avoir par la "société".
    Mon univers ressemblait beaucoup au film "Le péril jeune"… Je trainais Champigny et les alentours en mobylette toute la journée… j'avais envi de me trouver une petite copine…
    A la sortie du Lycée ou j'allais retrouver je ne sait plus qui, on me présenta C. et Reinette… Reinette qui ne travaillais pas non plus… C. avec la dégaine un peu molle, élastique, le phrasé à la doc gyneco, les cheveux longs et la cool attitude…
    Reinette un peu moins précieux, mais extrêmement sympathique - il l'est toujours -
    Alors on se retrouva dans la chambre toute noire de C. on écoutait de la musique progressive en fumant des pétards, que l'on cachait quand les parents arrivaient. Surtout C. était doué en dessin, j'aimais ce qu'il faisait, malgré la naiveté de ses sujets, ses aquarelles étaient fortement influencé par Roger Dean, le graphiste des pochettes du YES de la meilleure période.
    C. a qui j'allais rendre visite au lycée ou j'entrai comme dans un moulin et qui me presentait ses copains et surtout ses copines…
    J'avais le cheveux raide, longs jusqu'au torse et des chemises indiennes, des colliers et une bouche d'oreille… je peignais mes chaussures… souvent habillé d'une sorte de rose parme ou de violet des pieds à la tête… mes jeans étaient ornées de nombreuses pièces et plus j'en avais et mieux c'était.
    On faisait la fête tout le temps et je rentrais tard à la maison, Les fêtes consistaient surtout a mettre un disque de musique planante ou progressive et de fumer jusqu'à s'avachir et se laisser aller, attentifs à l'extrême, aux effets planants des joints.
    j'avais une sorte de double vie, celle chez mes parents, celle avec ma bande, et les diverses bandes que je visitait et avec lesquels je trainais toute la journée…
    J'étais au courant de tout ce qui était contre-culture, je lisait énormément, et je me sentais comme une éponge qui absorbe toute la nouvelle culture de son époque, j'écoutais tout ce qui se faisait du free jazz au rock, et je me sentais à l'aube d'une nouvelle ère ou les discours des politiques et des industriels état passé de mode et n'avait plus de raison d'être… je pensait qu'on était tous frères et que la jeunesse entière ne se laisserai plus dicter ce qu'elle avait à faire.
    Au mois de juin, pour la plupart c'était l'époque de la fête du PSU, et nous partions trois jours écouter de la musique au grand air… à fumer comme des malades et à s'éclater… Une année il faisait tellement chaud que nous avions passé tout le weekend nus comme des vers, nous n'étions pas les seul… notre petit woodstock à nous… l'époque était à se libérer. je me souviens d'avoir vraiment découvert et aimé le free-jazz avec Bernard Lubat et avoir participé au concert en poussant des cris auquel un saxo me repondais… du concert d'Etron fou leloup blanc, du concert des Stranglers au beau milieu duquel uen bande de fafs attaqua barre de fer à la main… A la fête Rouge, le premier groupe que je vis avec des cheveux courts : Docteur Feelgood, qui m'impressionna enormement par leur énergie et la qualité de leur guitariste, Captain Beefheart qui me perça les tympan…
    L'été je parti au festival pop d'Orange avec C. avec une vieille tente pourrie, pas équipé, en stop… on arriva, le concert était annullé… il yavait un champ qui acceuillait tout de même tous les zonards qui était venu pour la messe pop… Un bus anglais diffusait de la musique prog et offrait à qui voulait ses space cake, l'ambiance était étrange et je me sentais sur une autre planète. Le soir, un gars, cheveux long, genre planet Gong, retour des indes, offrait à tout le monde des acides, si cela nous plaisait on le paierai plus tard… au bout d'une petite demi heure Hiroshima dans ma tête… C. lui avait l'habitude il en prenait 3 ou 4 fois par semaine, et cela me paraissait le passage obligé pour être enfin cool. je me retrouvais dans un univers à la Escher, la nature autour de moi prennait des allures à la douanier Rousseau, et d'un coup, tout se transforma en une sorte de kaleidoscope en 3D et à l'infini… le temps partait de la création du monde … cosmique… tout prenait un sens de révélation, et tout s'emboitait à l'infinie, la moindre pensée était couleur, matière, son, à l'infini… Paradis et enfer à la fois… l'extase… Nous rigolions bêtement, je me retrouvais à suivre des gens et nous étions une trentaine à avoir des hallucinations collectives, on traversa une oasis, avec des fleurs délicates et vivantes, une île émergea du champs et chaque campement était auréolé d'une sorte de lumière spirituelle. A un moment je me sentais jugé par milles lutins qui étaient d'autres moi-même et qui m'adjoignait de laisser tomber mon ancienne peau, j'avais peur de ce que j'allais trouver, plus je m'obligeais de reprendre le contrôle, plus je me sentais mal. Le petit matin arrivait… mes dents me faisaient mal, elle étaient encore "lumineuses" et "infinies" dans le camp, tout le monde redescendait, je croisait des gens fous, d'autre dormait au beau milieu de flaques d'eau, le cirque d'orange reprennait son caractère de vieilles pierres… et je sentais que plus rien ne serait pareil avec mon pote C.
    La bande de C. continuait à prendre des acides, on croisait des junkies, (exactement comme dans le "peril jeune") j'étais de plus en plus réservé… je prennais mes distances… un jour chez un pote, space cake, je ne voulais pas en prendre, il mis un disque de chants de moines thibétains, et l'atmosphere devint lourde d'un coup, je les voyais qui s'avachissaient tous et commençaient à planer, je les laissait, ma petite copine aussi et je reparti chez moi…
    God save the queen!
    le 45 rpm venait juste de sortir, c'était neuf frais, et une révolte créative, saine, orginale éclatait dans le ciel de londres…
    je suivais tout cela avec interêt… je coupais mes cheveux, rejoignais une autre bande qui regardait les babas avec mépris et chaque jours nous créons nos vêtements, épingles à nourrices plantés dans la joue… mes anciens potes ne voulaient plus me parler, mais ils avaient de toute façon perdu le sens de l'humour, là ou j'allais c'était vivant.
    je recontrais jacques le seul punk de mon quartier avec moi, il avait les cheveux rouges et les yeux assortis, et notre revolte était teintée d'humour, de créativité et de surréalisme…
    Une autre ère s'annonçait No future mais le moment présent était intense… pas de travail, pas d'agent, mais nous étions vivants!!!!