De mes grands mere, de ma mere, j'ai hérité de la patiente
attente des femmes de terre neuvas, qui, espéraient le retour
apres des mois d'absence, de l'homme de mer, des hommes.
Les longs mois, les années , les femmes qui ne se mêlaient pas
aux gens de terre, qui les prenaient pour une sous-race.
Ceux, pour qui les marins qui, sobres en mer,
n'étaient plus que ceux qui à quai , buvaient, festoyaient
bruyamment avant que la mer ne les reprennent et ne les gardent.
les femmes qui attendaient le retour du bâteau, ces quais en pleurs
et ces enfants, en fleurs, ésseulés sur les galets, sur les falaises
derrière la jetée, la raison de leurs solitudes conjuguées.
Ceux qui ignoraient tout de la vie de ces marins perdus dans le froid
bleuté des mers du nord, et qui vivaient au sec, chaudements vêtus,
ignorant des peurs, de la patience et de l'impatience,
ne firent pas de cadeaux à ma famille fécampoise.
Lorsqu'un aufrage arracha Joseph leleu, capitaine au long-cours
aux siens, ma mère décida que jamais ses enfants ne vivraiant de la mer.
Ma mere quitta la mer, mon pere l'enleva à son trafiquant de fiancé
ils vinrent à paris, loin de la mer, leurs enfants ne risquaient de devenir marins…
L'apres- guerre était à la reconstruction, mon pere de charpentier de navire devint maçon
puis chef de chantier, il était sur les routes là ou étaient les chantiers, ma mere l'attendait…
nous aussi… et, j'appris la patience et l'attente…
Commentaires
eh bien, il faudra que tu attendes ma réponse à ta colle... je suis loin d'avoir trouvé (peut-être est-ce évident mais je ne suis pas très douée pour ce genre de choses...)
;-)
La patience s'apprend , c'est vrai , souvent par la force de l'habitude ou avec l'âge . Il y a pourtant des personnes qui sont toujours pressées et foncent comme des abruties dans la vie !
Ta mère a changé d'endroit , elle attendait tout de même , pas un marin mais un homme qui travaillait loin .
Je pense que si la patience s'apprend pour devenir une façon de vivre on n'échappe pas toujours à l'héritage ancestral .
J'ai eu un aïeul qui était marin sous Napoléon 1° , vers la fin de l'Empire . Pourquoi était-il marin ? dans les familles un peu nanties et bourgeoise du Périgord , l'aîné héritait des biens du domaine , le second servait son pays dans l'armée et le troisième servait Dieu , là pour les garçons parce que les filles étaient mariées (pour pouvoir agrandir les domaines) .
Mon plus jeune fils est devenu marin !
Depuis tout ce temps , plus de marins dans la famille ( ni de militaire d'ailleurs) et ... mon fils (le plus jeune) est marin! Mes frères et soeurs sont persuadés que j'avais parlé de notre ancêtre , mais non pas du tout , je le lui ai dit au moins dix mois après son départ , il avait d'ailleurs du mal à le croire , comme il part souvent loin je suis heureuse de faire partie des personnes patientes mais la patience ne chasse pas le petit stress incontrolable au "creux de l'estomac" !
Apprendre à patienter c'est aussi un art de vivre !
Je connais, par les récits, la vie de ces familles de marins de la région normande, avec le risque de naufrages et le danger de la mer. Il faut de la patience en effet. Moi, c'est un peu pareil, car depuis 21 ans mon mari est sur les routes quelquefois 9 jours de suite. Il m'a dit au début que je devais m'habituer mais on ne s'habitue jamais.
Bonne journée.
très beau texte , des bribes de ta vie,
l'autre jour un peintre à qui j'ai demandé s'il pouvait attendre un peu pour faire un travail, m'a répondu,
" j'ai déjà attendu 9 mois dans ma vie alors je peux bien attendre encore un peu" j'ai trouvé cette phrase venant d'un homme très interessante!
et pour le poème, c'est stand bye ? c'est à cause de mon adresse c'est ça?
normalement tu l' as quand tu regardes les com , avec l'adresse IP tu as l'adresse mail.
mais peut-être que ceci n'est + d'actualité.
je comprends.
@++
T'as des origines fécampoises ? Ah ben, ça alors …
Bon, je crois que je vais envoyer ce texte à l'ami Pêcheur (en mer autour de Crozet), si tu m'y autorises.
Je suis née dans un port haut-normand, j'ai longtemps était "Femme de marin" cela ne m'a jamais gêné, peut-être parce que j'aime la mer et que j'aurai aimé faire ce métier.
J'ai toujours su que le pire pouvait arriver, il n'est jamais arrivé.
Toi qui chantes souvent l'amour, tu ne peux imaginer l'intensité des retrouvailles (quand on s'aime encore) … Rien de semblable quand on partage une vie quotidienne.
Maintenant les choses sont plus aisées, la majorité des navires bénéficie de liaisons satellites qui permettent des échanges fréquents par téléphone ou par courriels. Alors qu'il y a vingt, vingt-cinq ans on devait se contenter d'un coup de fil par mois et d'une lettre quand le navire était à quai et aux bons soins des services postaux !
C'est vrai qu'au bout de 5 mois et 17 jours, le plus long autorisé en France et ce que j'ai connu de pire, je me demandais si l'homme que j'aimais existé vraiment !
Une pensée pour les étrangers sous pavillon français qui connaissent des embarquement de dix mois !
Si mes fils voulaient faire ce métier, je ne les en empêcherais pas plutôt dans la Mar mar qu'à la pêche où l'on est proche de l'esclavage ! 4 mois de mer … 17 jours de congés à Noël pour l'ami.
Merci sarah, il ya un livre sur les marins de fecamp assez interessant dans la collection terre humaine : "le grand metier" c'est a lire pour qui veut en savoir un peu plus sur ces hommes courageux qui couraient les mers…
Bonjour,
Yoyo> ton texte est très émouvant , la mer est attanchante , La mer nous apprend beaucoup de choses, notamment la patience.
Tu me fais revenir sur un roman de F . BIAMONTI: Attente sur la mer.
Tu décris d'une manière aussi détaillée cette relation qui se noue entre les hommes et la mer et surtout ces quais sur lesquels attendent des femmes le retour des hommes....
Très beau texte, bravo
Excellente journée
La mer, la mère...
Les femmes de marins habituées à vivre seules ce qui donne le matriarcat et ces hommes qui se réfugient souvent au bistrot car chez eux ils se sentent de trop (je parle en connaissance des marins du finistère où dans les rues près du port une maison sur deux était un bar) Pas facile la vie de couple en ces temps (pas si lointains), je crois quand même que cela a changé (y a qu'à voir, avant les voileux, les tabarly, colas avaient tous une femme dite "des iles" Cela montrait bien qu'il n'était pas d'ici Ce n'est plus le cas aujourd'hui)
Et puis un jour on attend plus rien, alors ce jour là, on a tout!
Et puis un jour on attend plus rien, alors ce jour là, on a tout!
Joli texte.
Comme Sar@h, je suis née dans un port haut-Normand et j'y vis encore. Mon père n'était pas marin et je connais très peu ce milieu.
Personnellement, je suis plutôt impatiente.