De mes grands mere, de ma mere, j'ai hérité de la patiente
attente des femmes de terre neuvas, qui, espéraient le retour
apres des mois d'absence, de l'homme de mer, des hommes.
Les longs mois, les années , les femmes qui ne se mêlaient pas
aux gens de terre, qui les prenaient pour une sous-race.
Ceux, pour qui les marins qui, sobres en mer,
n'étaient plus que ceux qui à quai , buvaient, festoyaient
bruyamment avant que la mer ne les reprennent et ne les gardent.
les femmes qui attendaient le retour du bâteau, ces quais en pleurs
et ces enfants, en fleurs, ésseulés sur les galets, sur les falaises
derrière la jetée, la raison de leurs solitudes conjuguées.
Ceux qui ignoraient tout de la vie de ces marins perdus dans le froid
bleuté des mers du nord, et qui vivaient au sec, chaudements vêtus,
ignorant des peurs, de la patience et de l'impatience,
ne firent pas de cadeaux à ma famille fécampoise.
Lorsqu'un aufrage arracha Joseph leleu, capitaine au long-cours
aux siens, ma mère décida que jamais ses enfants ne vivraiant de la mer.
Ma mere quitta la mer, mon pere l'enleva à son trafiquant de fiancé
ils vinrent à paris, loin de la mer, leurs enfants ne risquaient de devenir marins…
L'apres- guerre était à la reconstruction, mon pere de charpentier de navire devint maçon
puis chef de chantier, il était sur les routes là ou étaient les chantiers, ma mere l'attendait…
nous aussi… et, j'appris la patience et l'attente…
fécaamp
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la patience