elle était mes 16 ans, elle me professait le français et ces murs de l'école Boulle, où je me sentait rétrécir, elle m'emportait loin de ma banlieue, m'ouvrait le monde et l'univers.
elle me remarqua, me distingua, et elle fut la première à me donner ses caresses, ses baisers, (je me souviendrais toujours de ce porche où elle m'embrassa, ce que je n'aurais jamais osé faire alors que j'étais son élève) et à me parler… j'étais fier de ses luttes féministes, de ses écrits dans "Les temps modernes" de sa signature dans le "Manifeste des 343 salopes" et de son univers de paillettes, de strass et de ses amitiés à visage de Bowie et Eno…
je ne me senti pas le droit de rester et je parti… c'etait trop beau pour moi… elle 37 moi 16…
comme ces gens qui me presentèrent à Jean Marais, à Dali, Allain Bougrain-Dubourg, alors que je n'avais que 13 ans. Mes origines ouvrières d'une cité de la ceinture rouge, ne me donnait pas le droit d'exister en ce monde là… je ne restait pas, j'étais invité, et j'étais fasciné et je me dit que plus tard peut-être je serais de ce monde… je le mériterais, j'étais trop jeune pour comprendre la chance que j'avais, L'empreinte que m'a laissée C. H.-G. est là et je lui suit redevable… je suis ce que je suis en partie grâce à elle… je regrette qu'elle ne le sâche pas
Commentaires
ba c'est toujours aussi joli ce que tu écris
Ma prof de français à moi... ben elle m'a pas du tout fait le même effet ! lol ! :)
ah ... tu regrettes un tantinet un truc... non ? mais quoi...
En tout cas des bons moments à n'en pas douter !
Certains sont vernis,
mais bon sang, quel gachis ;-)
Quel bonheur s'eut été
si l'attirance envers mes enseignantes préférées,
eussent été réciproque, trangressant tout préjugés. ;-)
je ne regrette rien, demain est le plus beau jour de ma vie…
Dommage que tu ne penses pas que c'est aujourd'hui (et tous les jours présents) le plus beau jour de ta vie ;-)
Gros gros bisous
tu étais adolescent, c'est normal ( changement physique et psychologique)!!