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années soixante

  • Cités-Jardins 1

    Enfant de banlieue rouge. Cités-Jardins - Initialement bâties dans les années 30 pour accueillir le flot de familles montés de la campagne sur paris… les Cités jardins de Champigny ne trouvaient pas d'acquéreurs car sans transports… Alors une part de ces cités furent peuplées par les Gardes Mobiles… l'autre par les ouvriers issus de toutes les provinces françaises… quelques italiens et quelques espagnols fuyant le fascisme.
    En quasi pleine campagne, a une quinzaine de kilomètres de paris, un kilomètre du centre ville, la Cité jardin est composée de petites maisons de briques rouge assez géométriques, sans salles de bain, le minimum… un jardin car l'époque était à la crainte de la tuberculose, et les architectes de l'époque, s'inspirant des expériences de Vienne et de l'Angleterre envisageaient pour l'ouvrier, une vie saine, aérée et collective… autour de ces petites maisons avec jardin, des immeubles de 5 étages, bâtis aussi à l'économie… et préfigurant le modèle d'architecture utopique où chaque cour d'immeuble communiquait avec d'autres… ou le lieu de vie devenait aussi une sorte de place du village et un terrain de jeu extraordinaire pour les enfants que nous étions…
    Au début des années soixante, les familles qui le plus souvent étaient là depuis la guerre et l'après-guerre se connaissaient toutes, les enfants de ces personnes, étaient toutes scolarisées par l'unique école du quartier - (Ecole Albert Thomas, le même qui inaugura cette école ci avec Louis Loucheur qui avait fait une loi sur les cités jardins.) - Ou tous mes frères et ma sœur sont passés. Ces familles étaient toutes, une sorte de représentants de cette "aristocratie ouvrière" et la foi en l'avenir et la confiance en son travail étaient une sorte de guide dans la vie… Les Cités étaient un village… pas de différences entre nous… le racisme n'existait pas. nous étions ouvriers et cela était loin d'être honteux, mais même un fierté. grâce aux travail de mon père - chef de chantier - nous mangions et allions à l'école.
    Derrière la voie ferré, c'était la campagne… entre Champigny et Villiers, une lande, des maraîchers et des jardins d'ouvriers… Un bidonville, des Manouches, des Portuguais (au moins ils n'étaient pas dans des tentes) leur vie était misérable, mais l'avenir était là ! A force de patience et de travail, ces portuguais bâtirent en s'entr'aidant de belles maisons sur ces mêmes terrains…
    En descendant le "youyou" nous trouvions La Marne qui, le dimanche était un lieu de promenade… jusqu'à Chez Gégène. Là même ou dans cette eau verte j'appris seul à nager. J'allais tres souvent sur cette rive, m'amusant sur les nombreuses barques que laissaient les pêcheurs. Aujourd'hui il n'y en a plus.