J'écris pas trop fort,
à la plume,
à l'ancre marine,
à la nuit d'encre.
J'écris pas trop fort
pour ne pas brusquer
réveils, horloges
et leur maudite sonnerie,
de rappel à l'ordre établi.
Je préfère écrire
avec des plumes duveteuses
des berceuses heureuses.
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Religion
Sous la cendre
J'enterre les mots
Jette au feu
Les couleurs
Dans la tempête
Qui emporte
Les enfances
J'oublie
La couleur du sang.
Rouge efface
Les autres
Obscur et sombre
Recouvrent
jeux de gosses
Cris puis silence
Le gout Amer
De la liberté
Bafoué
Le regard innocent
Des ciels bleus
Devenus a jamais
Gris.
Le sang.
Religion. -
Cœur vagabond
Le cœur vagabond
j'erre, je perds mon temps
J'attends nos correspondances
Mais pas trop.
Le cœur perdu
Je géolocalise mon âme
Ne trouvant plus le chemin.
Pourtant je sais où est
Mon cœur vagabond.
Droite ligne vers toi,
Il t'attends.
Mais pas trop.
Prendre ta main est difficile
Prendre ton cœur l'est aussi
Je pourrai prendre ta main
la garder
T'enlacer sans raisons
Se blottir
trouver la légèreté
Aimer tes yeux, ta bouche.
Prendre ta main est difficile.
Ne pas t'embrasser
est une folie.
Je n'ai d'yeux que pour toi,
dire que l'amour est aveugle
C'est ne pas te voir.
Je veux ta bouche
Je veux ton cœur
Tu m'offres ta joue
Tu me donnes ta main
Je veux ton corps
Ses vallées ses replis
Ses cicatrices et ses rides
Je veux ta bouche
Tes mots comme des baisers
Tes baisers comme une ivresse.
Je veux tes soupirs
Partager nos fievres.
Je veux te voir vieillir
là quand sont gris les jours
Les vouloir d'or fin.
D'amourami et l'amiamour
Jamais transi, juste dans la patience
Je veux regler mon cœur
À l'heureux exacte du tien.
Tu me dictais de si beaux jours
D'allégresse, de kermesse
Je t'offrais des billets
de trains pour l'été
D'insensés voyages en toi
De clairs sentiments
De claires journées
À nos solitudes, nul silences
A nos joies, nulle peurs
De cœurs tout chauds
À ces amours insolentes
Qui, Aiment si lentement
Ces si beaux jours.
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Inversé
Comme un sommeil inversé
Radieux saut dans le vague
Des mots, des voix, des pleurs
Pas de cris vains, des murmures,
de liberté que les armes
veulent étouffer par les larmes
Manque à nos soupirs
Un ciel bleu qui s'étire
De l'argent du petit jour
À la nuit azurée d'étoiles.
Pas lourds, pieds crottés
De boue, parfois je chûte
Me relève les vêtements tachés
De cette terre à laquelle je suis
Attachée, aimanté, l'amant.
Je regarde envieux les nuages. -
Epeler
Je ne sais
ni le dire,
ni l'écrire,
alors
Elle m'épele
Comme en
Dire
Qu'elle me plait.
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Invitation
Invite moi à t'essayer
Invite moi dans ta joie
Accueille moi en ton corps
Fait moi visiter ton cœur
Ne reste pas dans mon ombre
Prends la lumière, apprivoise moi
Recueille des aujourd'hui
Les espoirs d'aubes, des promesses de demains
même si
Des remparts de soie
Entre toi émois
mes murmures
mes dernières frontières
Franchies,
Pour à toi devenir
Invite toi.