Pour voir il faut s'aveugler d'immenses soleils
Rouler ses yeux en soi
Passer de l'obscur à la couleur.
Pour voir, il faut cesser de penser.
L'abîme de coloriage vertigineux
De teintes, de clairs et d'obscurs
De nuances choisies
lunes à lunes
De soleils en soleils.
Il faut cesser d'espérer
De grisailles entailles
Découpler l'imaginaire
Du monde réel
où s'entassent quotidien et ennuis.
Cesser
D'inventorier
Des storystellers
Et les papiers graisseux.
Se taire,
Il faut être muet
Pour oser chanter
Être sourd et entendre
ces symphonies de bastringue
Ces silences absurdes
De fers et d'aciers.
Voir des desseins
De charmeur de vitrail,
Collectionneur de nuages
bons points, belles images.
Ceci est beau faire
Ceci est œuvre boîte
Qui tout contient,
tous les
Rêves non rêvés
Les sommeils non dormis
Il faut s'aveugler Et voir
Ces sentiers tracés
De craie, d'encre,
Être humains juste
Là où l'acrylique
Enchante,
Chante la page
Blanche
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Cailloux
Pieds nus sur des pierres
Habillé de feu j'écoute
Des paroles de miel d'orties.
Habillé de feu attentif
Au silence des cailloux.
J'attends l'absence
Dans le cœur des hommes
J'attends la derniere peur
Après laquelle nous serons
nus et crus des insensibles.
Que l'ultime peur des insatiables
Les dévore, de frayeur
Que leurs larmes coulent
Dans ces rivieres crasseuses.
la terreur de la simplicité
Dans le cœur des hommes
Comme un glas silencieux
Echos de l'après qui vient.